Desmodium est une plante herbacée vivace originaire de l’Afrique de l’Ouest qui s’est répandue dans les zones tropicales, en particulier en Amérique du Sud. Rampante ou grimpante, elle porte des feuilles velues à trois folioles. De petites fleurs pourpres apparaissent sur sa tige et donneront des gousses contenant des graines.
Les docteurs Pierre et Anne-Marie Tubéry, qui ont exercé au Cameroun de 1959 à 1960 et se trouvaient dépourvus de médicaments face aux hépatites, remarquèrent que les tradipraticiens avaient recours au Desmodium pour traiter les maladies du foie. Ils ont alors mené des observations cliniques et ont encouragé les chercheurs à étudier cette plante.
En Afrique tropicale, les tradipraticiens le recommandent dans les hépatites virales aiguës se manifestant par une jaunisse, ainsi que dans l’asthme, les gonorrhées et les dysménorrhées.
En décoction, les feuilles sont prises contre la constipation, les gastrites et les ulcères. Mâchées, elles sont indiquées dans les dysenteries. Au Congo, elles sont préconisées en infusion contre la fièvre, la douleur et l’épilepsie. Les racines mâchées sont utilisées comme aphrodisiaque. En Amérique latine, la médecine populaire l’emploie dans les convulsions, les leucorrhées, les abcès, la gonorrhée, la diarrhée et les douleurs.
Des effets hépatoprotecteurs
Ce sont les parties aériennes qui sont utilisées, elles renferment des saponosides triterpéniques (soyasaponines I et III, déhydrosoyasaponine), des flavonoïdes (vitexine, isovitexine, des anthocyanosides (pélargonine), des alcaloïdes (tétrahydro-isoquinoléine), de la tryptamine, de l’hordénine et une tétrahydro-isoquinoléine, la salsoline.
Les effets hépatoprotecteurs ont été démontrés in vivo chez le rongeur vis-à-vis d’une hépatite induite par le tétrachlorure de carbone ou la galactosamine. Une étude clinique chez l’homme atteint d’hépatite B montre un rapide retour à la normale de l’ictère, des transaminases et de la bilirubine. Des observations cliniques ont indiqué de bons résultats dans les hépatites A, B et C quand le Desmodium est administré en phase d’invasion virale. Un effet bénéfique sur les altérations hépatiques de patients sous traitement de chimiothérapie anticancéreuse a aussi été observé.
Les extraits piègent les radicaux libres dans les tests chimiques in vitro et dans des essais biologiques utilisant un stress oxydatif induit par l’eau oxygénée sur des globules blancs (granulocytes). Une forte action anti-oxydante, due principalement aux flavonoïdes a été mise en évidence.
Antispasmodique et myo-relaxant
Une étude clinique a montré une action significative dans l’asthme, avec un effet antispasmodique et relaxant musculaire : les saponosides triterpéniques activent les canaux potassiques calcium dépendant. L’effet antiallergique est montré in vitro sur les contractions de l’intestin isolé de cobaye, de la trachée et du parenchyme pulmonaire induites par l’histamine. Les extraits réduisent les taux d’immunoglobulines E impliqués dans les allergies. Une action antiépileptique a été montrée chez la souris dans le modèle expérimental utilisant le pentylènetétrazole.
Desmodium est proposé dans les hépatites virales A et B en début d’infection, dans les allergies et pour réduire les effets secondaires des chimiothérapies anticancéreuses.
Un tour du monde des plantes qui soignent, Afrique, Amériques, Chine, Outremer, Europe (2018) Fleurentin J. & Weniger B., Éditions Ouest France, 239 p. www.ethnopharmacologia.org
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