L'origine botanique du grenadier, Punica granatum L. (Punicacées) est incertaine, il serait originaire d'Iran et d'Afghanistan, déjà mentionné il y a 4 500 ans sur des bas-reliefs égyptiens, mais d'autres suggèrent qu'il proviendrait d'un grenadier sauvage et endémique de l'île de Socotra au Yémen, Punica protopunica qui signifie premier, dans le sens ancêtre de la grenade. Le genre Punica ne comprend que deux espèces. Il a été diffusé au Moyen-Orient, en Égypte pharaonique, en Chine puis rapporté au VIIe siècle dans la ville de Grenade d'où son nom.
C'est un arbuste épineux atteignant 6 m de hauteur, aux petites feuilles vert brillant portant de belles fleurs formées de 4 à 8 sépales charnus rouges et de 4 à 8 pétales rouge orange vif. Le fruit est une grosse baie protégée par un épicarpe résistant qui contient de nombreuses graines entourées de pulpe charnue. Le fruit à saveur acidulée et sucrée est comestible ; il est surmonté d'une couronne provenant des restes du calice. Il existe de très nombreux cultivars.
Invincibilité et longévité
Pour les Perses, la grenade leur octroie l’invincibilité et pour les Chinois la longévité par analogie avec la couleur rouge sang de son fruit. Le grand nombre de graines produites et la forme de son fruit, évoquant la poitrine d'une femme, lui confèrent une réputation de fécondité. Selon Dioscoride, au Ier siècle en médecine grecque, l'écorce des tiges et des racines est utile contre les vers et Ibn al-Baytar, au XIIIe siècle en médecine arabo-persane, rajoute que la décoction est indiquée dans les incontinences urinaires. En médecines chinoise et européenne, l'écorce du fruit est astringente et indiquée dans les diarrhées. L’écorce des fruits fournit par ailleurs des tanins utilisés en tannerie et des colorants jaunes, bruns ou noirs pour la teinture des tapis et des soieries ainsi que pour la fabrication d’encre.
L'écorce de racine ou du tronc contient des alcaloïdes pipéridiniques (pelletiérine, isopelletiérine, pseudo-pelletiérine) et environ 20 % des tanins et de l’acide gallique.
L’écorce de fruit est riche en tanins ellagiques (28 %). Le fruit avec écorce renferme des vitamines C et B6, des minéraux (fer, calcium, cuivre) et des polyphénols : des flavonoïdes (anthocyanosides, dérivés du delphinidol), des tanins ellagiques (punicalagine, granatine A) et des acides phénoliques (acide 5-caféylquinique, gallique, ellagique, caféique, hexahydroxydiphénique). Il contient aussi de l’indolamine (sérotonine, mélatonine) et des substances œstrogéniques : estrone, estradiol, 17 α-estradiol, 17 β-estradiol.
L'écorce de racine ou du tronc est anthelminthique, en effet les alcaloïdes affaiblissent et détachent le parasite de la muqueuse intestinale. Les effets antibactériens ont été mis en évidence vis-à-vis de pathogènes impliqués dans les dysenteries, Salmonella typhi et Vibrio cholerae, antiparasitaires contre les giardiases et amibes et antiviral contre les virus de l’herpès, de la polio et du sida. Des cas d'hémolyse et de nausées sont apparus et l'usage est abandonné.
Extrait aqueux de fruit et hypertrophie bénigne de la prostate
L'administration d'extrait aqueux de fruit prévient l'apparition d'une hypertrophie bénigne de la prostate : ceci a été démontré chez des rats recevant quotidiennement de la testostérone. Les tissus de la prostate ne se développent pas grâce à une action conjuguée d'enzymes antioxydantes, de la glutathion catalase et de la superoxyde dismutase et d'une orientation des cellules vers l'apoptose. De plus les extraits réduisent les taux de PSA (antigène prostatique spécifique) augmentés dans le cancer de la prostate et protègent également du cancer de la vessie et du sein. Un effet anti-angiogenèse a été évoqué pour s'opposer au développement de la tumeur. Des actions antioxydante et anti-inflammatoire d'un extrait riche en tannins ont été démontrées.
En usage externe, les extraits de fruits favorisent la persistance d'une coloration des cheveux et, quand des extraits de fruits sont appliqués sur la peau, les acides ellagiques freinent les effets délétères des polluants organiques urbains, de l'ozone et des métaux.
On constate une nouvelle fois la pertinence des indications des médecines traditionnelles avec une confirmation de l'activité dans des essais précliniques et cliniques. L'activité antiproliférative encourageante mérite des investigations complémentaires.
La grenade est déconseillée chez la femme enceinte et l’enfant de moins de 15 ans.
Du bon usage des plantes qui soignent (2019) Fleurentin J., Éditions Ouest France, 380 p www.ethnopharmacologia.org
Dans votre bibliothèque
« Deux par deux »
« Notre Santé est en jeu »
Quelles solutions face au déclin du système de santé ?
Dans votre bibliothèque
« Le Bureau des affaires occultes », ou les débuts de la police scientifique
USA : frites, bière, donuts gratuits… contre vaccin