Le millepertuis (Hypericum perforatum) est une plante herbacée vivace présente dans tout l’hémisphère nord, qui affectionne les bords des chemins ou des haies.
Comme son nom l’indique, herbe aux mille trous ou herbe percée porte de petites feuilles couvertes de ponctuations translucides que l’on peut observer avec une loupe ; ce ne sont pas des trous mais des poches qui renferment une huile essentielle. Les fleurs aux 5 pétales jaune d’or sont groupées en panicules et les fruits sont des capsules contenant de petites graines.
Le millepertuis est connu depuis l’antiquité pour les propriétés cicatrisantes de l’huile de millepertuis obtenue en faisant macérer les sommités fleuries dans de l’huile d’olive qui se teinte alors de rouge. C’est un remède très populaire contre les brûlures et les blessures au XIXe siècle. Au Moyen-Âge, c’est une plante protectrice et magique, on fixe des bouquets de millepertuis récoltés au solstice d’été à la Saint Jean, sur la porte des granges pour éloigner les mauvais esprits et avoir de bonnes récoltes. Ce n’est qu’au XXe siècle que les thérapeutes américains la recommandent dans l’hystérie. En Europe, dans les années 1980, les Allemands l’indiquent contre la dépression.
Les fleurs renferment de l’hypéricine et de la pseudo hypericinée (naphtodianthrones responsables de la couleur rouge), de l’hyperforine et de l’aldhyperforine (dérivés du phloroglucinol), des flavonoïdes et une huile essentielle.
Une activité antidépressive identique aux ISRS
Les effets antidépresseurs ont été mis en évidence chez les rongeurs recevant par voie orale des extraits hydroalcooliques pendant trois semaines ainsi que des effets inducteurs du sommeil. Des études in vitro ont montré que l’hyperforine inhibe la recapture de la sérotonine, de la dopamine et de la noradrénaline et que l’hypéricine est un inhibiteur de la monoamine-oxydase (MAO).
Deux méta-analyses incluant 3 808 patients montrent une activité antidépressive identique aux ISRS avec des traitements de 4 à 12 semaines. 19 études cliniques indiquent des améliorations significatives de l’humeur, de l’activité, de la concentration et du sommeil.
En usage externe, l’extrait hydroalcoolique est anti-inflammatoire, antioxydant, cicatrisant et antibactérien.
Le millepertuis et en particulier l’hyperforine (si la dose est supérieure à 3 mg/j) est un inducteur enzymatique d’un cytochrome P450, le CYP3A, qui modifie par conséquent la biodisponibilité de certains médicaments comme des antirétroviraux, des immunosuppresseurs (ciclosporine), des anticoagulants (warfarine), des contraceptifs et des bronchodilatateurs (théophylline). Le millepertuis peut entraîner une photosensibilisation en cas de forte exposition au soleil.
Du bon usage des plantes qui soignent (2018) Fleurentin J., Éditions Ouest France, 380 p
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