Le cinéma et la pharmacie, deux salles, deux ambiances. Deux univers bien différents qui se complètent pourtant parfaitement dans la vie de Charles Fleurentin. « La pharmacie me permet d'être enraciné, elle a un côté rassurant mais je ne pourrais pas penser qu'à ça. Le cinéma, lui, me permet d'élargir mon spectre. C'est un équilibre parfait. »
Depuis 2017, ce pharmacien de 33 ans a succédé à son père à la tête de l'officine familiale, spécialisée en phytothérapie, à Woippy, en Moselle. Avec sa sœur, et les huit salariés qui composent son équipe, il a accompagné les patients, « des habitués pour la plupart », durant la crise du Covid. Une période difficile pour tout le monde, y compris pour Charles Fleurentin. « Travailler était la seule chose que l'on pouvait faire pendant le premier confinement. Cette période a été assez dure pour moi sur le plan psychologique. Quand elle s'est terminée, j'ai ressenti le besoin de créer. » Avec l'une de ses connaissances, le pharmacien mosellan se lance un défi : réaliser un court-métrage. « J'avais fait un premier film pendant mes études, un long métrage qui a nécessité deux ans de travail et m'a conduit à passer par la case rattrapage à la fin de ma 3e année. » Membre du comité de sélection d'un festival de cinéma à Metz, Charles Fleurentin ne sait que trop bien à quel point son projet nécessite une organisation millimétrée. Il s'entoure alors de professionnels pour le son, l'image, et la post-production.
Un tournage intense, en plein confinement
Avant de pouvoir commencer le tournage, 4 mois de préparation sont nécessaires. Pour finaliser tous les détails, trouver les lieux, les décors, les figurants, organiser le casting pour choisir les trois comédiens à qui seront confiés les rôles principaux… « Pour tourner un court-métrage, tout doit être calculé en amont. Si on se rend compte le jour même que lieu de tournage choisi ne convient pas, c'est trop tard pour rattraper. Toute une journée de travail est perdue. » Pendant ces 4 mois de pré-production, Charles Fleurentin consacre « 35 heures par semaine à son film en plus des 35 heures passées en officine ». Un rythme intense mais pas autant que celui d'une semaine de tournage. « On a tourné à Metz, en décembre 2020, des journées de 16 heures. C'était pendant le deuxième confinement, on a vraiment eu peur de devoir tout annuler. Il a fallu tester les acteurs et les équipes au début de la semaine. Des masques pour tout le monde sauf pour les acteurs et les figurants. On a vécu dans une bulle. »
Charles Fleurentin sur le tournage de son court-métrage « Demain, mon père »
Charles se concentre essentiellement sur la technique, les prises, le choix des plans. Le pitch et les dialogues ont été écrits par le co-réalisateur. « L'histoire m'a touché. C'est celle d'un fils qui vient de perdre son père, un père qu'il ne connaît pas vraiment. Son décès provoque chez lui une sorte de déclic, il cherche alors à découvrir qui était vraiment son père. Le film évoque plusieurs thèmes, notamment le rapport de chacun a la spiritualité et au deuil. C'est un sujet qui m'a parlé, beaucoup de gens peuvent s'y reconnaître je pense. »
Après le temps du tournage vient celui de la post-production, quatre mois de travail supplémentaire. Le projet, autofinancé, est finalement terminé en avril. « Demain, mon père » a été diffusé en avant-première le 17 septembre dans un cinéma d'arts et d'essai de Metz. « Actuellement, je passe beaucoup de temps à envoyer le film à des festivals en France et en Europe. Je ne pense pas que je serais capable de redémarrer un projet comme celui-ci dans un avenir proche, mais refaire un film un jour, oui, j'en ai très envie. » Et se consacrer un jour exclusivement au cinéma ? « Aujourd'hui non, mais je ne ferme pas la porte », répond Charles Fleurentin.
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