« J'ai tout fait pour partir durant ma cinquième année de pharmacie pour mon stage de trois mois. C'est à cette occasion que j'ai vécu ma première expatriation à Hanoï, au Vietnam. » L'expérience est concluante puisqu'il enchaîne avec un Master de santé publique spécialité santé internationale à Bordeaux. Celui-ci lui apporte une nouvelle vision de ce que pourrait être son avenir professionnel et le pousse à chercher un premier emploi à l’étranger.
Après une mission dans le Sud-Ouest Malgache pour réaliser l'évaluation d'un programme de santé, David décroche alors un poste d'économiste de la santé chez Sanofi-Pasteur à Mexico. Il y est chargé d'évaluer la charge économique que représente le virus de la dengue dans les pays d'Amérique du Sud et d'Amérique centrale, mais aussi celle liée à l'introduction d'un vaccin.
Le pharmacien change ensuite de registre et est engagé comme chef de mission pour Médecins du Monde pour le programme MAM. Ce dernier consiste à faciliter l'accès aux soins des populations indigènes dans la région mexicaine du Chiapas, à la frontière avec le Guatemala. Un rôle aussi bien sanitaire que politique pour ces communautés victimes d'une grande discrimination. « Le taux de mortalité infantile est six fois plus important dans cette région que dans le reste du Mexique », indique David.
Les mille facettes du métier de pharmacien
Puis, il s'expatrie en Guinée, où il vit toujours actuellement. Il travaille désormais pour le compte de l'INSERM sur les essais cliniques de trois vaccins potentiels contre le virus Ebola, en collaboration avec le NIH (National Institute of Health) et ALIMA (ONG française spécialisée dans la recherche opérationnelle et l'urgence sanitaire). Mais à Conakry, l'objectif est d'autant plus difficile à atteindre que les contraintes sont nombreuses : peu d'accès à l'électricité, difficultés pour le maintien de la chaîne du froid, peu de professionnels de santé formés…
Et pourtant, cela n’altère en rien la motivation du jeune pharmacien ! Il reste fasciné que notre métier offre autant de possibilités, mais déplore qu’on nous en parle si peu pendant notre cursus. « Au cours de mes différentes missions, explique David, j’ai rencontré des pharmaciens ingénieurs des Mines, des économistes, des chercheurs infectiologues, des pharmaciens de guerre et d’urgence… Notre métier est aussi varié que parfois dévalorisé par les personnes ne connaissant ni nos parcours ni nos études. C’est pourquoi je suis ravi d’avoir l’occasion d’en parler ! »
Découvrir le monde
Mais ce que retient le pharmacien, outre son épanouissement professionnel, c’est une expérience de vie plus qu'enrichissante. « Je me suis toujours senti vraiment intégré dans tous les pays où je me suis rendu. » Pour cela, David ne ménage pas ses efforts et a appris la langue de chaque pays où il a séjourné : le malgache à Madagascar, l'espagnol et le portugais au Mexique et le sousou en Guinée.
Si le fait de vivre loin de ses proches reste la principale difficulté pour le jeune pharmacien, le sentiment d'apprendre sans cesse et le plaisir de découvrir le monde l'encouragent à ne pas rentrer en France, du moins pour l'instant… Il vient d'ailleurs d'accepter un poste pour aider à la création d'un Master en santé publique à l'université Gamal Abdel Nasser de Conakry.
Et David de conclure : « Et comme ils disent en Guinée : Wontanara ! Ce qui signifie : on est ensemble. »
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