Pharmacienne diplômée en 1994 de la faculté de Clermont-Ferrand, exerçant comme adjointe dans deux officines – Tauves et Bourg-Lastic, dans le Puy de Dôme – Sophie Jeanneret (48 ans) se décrit comme une professionnelle atypique, passionnée par le côté humain de son métier. Installée en milieu rural, au cœur du pays auvergnat, elle assure la délivrance des médicaments dans la tradition, dispensant conseils et recommandations, comme cela se fait depuis toujours dans les territoires. Ici, le pharmacien reste un notable vers lequel on se tourne et auquel on se confie, qui répond plus à une vocation humaniste que mercantile.
« Les officines de campagne sont restées en l’état de l’imaginaire populaire qui conserve de son pharmacien une bonne opinion, analyse-t-elle. Mes motivations sont issues de ces pratiques, de ces missions vers les autres qui sont le sel de ce métier. Nos patients attendent de nous le petit mot qui va bien, un certain réconfort, une assurance, une écoute attentive, une aide dans leur malheur médical. »
Les prescriptions, si elles forment le quotidien de Sophie, sont loin d’être la seule source épistolaire de la jeune femme qui a toujours été attirée par l’écriture et le texte. Elle vient de publier son tout premier ouvrage, titré « La parenthèse », un livre surprenant qui pose autant de questions qu’il dévoile des mystères, ceux de « IL », personnage énigmatique mais attachant. Un ouvrage construit de points d’interrogations sur la vie et la mort, empreint de poésie et de cheminement existentiel.
« Ce ne sera sûrement pas un best-seller, avoue l’auteur, car ou on s’accroche tout de suite à sa lecture, ou on ne s’accroche pas du tout. Il porte à la réflexion, ce n’est pas un roman, mais un conte ; qui interpelle, inclassable dans son genre. Il offre de nombreux messages qui peuvent résonner en chacun d’entre nous. Il s’agit de mon premier ouvrage, même si j’en ai écrit d’autres pour mon plaisir, ou pour mes proches, comme tous les auteurs. Je publie moi-même, sans passer par un éditeur, dans la formule de l’autoédition, après avoir été refusée par ces derniers. »
Un quart d’heure de gloire
Pour l’instant, la diffusion de « La Parenthèse » reste limitée à quelques centaines d’exemplaires, après une mise sur le marché début 2017. L’écrivain se présente également dans des manifestations associatives locales, ou dans des rencontres en librairie, remportant un joli succès de curiosité. Assurant elle-même sa promotion, elle bénéficie dans l’officine d’une petite célébrité, la plupart des patients étant bien entendu parfaitement au courant de sa parution.
« Je reste pharmacienne avant tout, même si je ne suis pas certaine de finir ma carrière dans ce métier, confie-t-elle. D’ailleurs, n’ayant rien à perdre, j’ai postulé pour la Foire du Livre de Brive, et je n’exclus pas l’écriture d’un autre manuscrit, bien que n’ayant pas pour l’instant d’idée précise sur celui-ci. Ce sera une opportunité, comme fut ce premier ouvrage, mais je ne suis pas un auteur de profession, qui pond à intervalles réguliers ! Et puis, au risque de me répéter, je suis atypique en tout… »
Comme quand elle jouait du saxophone dans une formation exclusivement féminine, sortant résolument des sentiers battus. Mais aussi, comme la satisfaction qu’elle ressent lorsqu’elle voit, dans les yeux de ses lecteurs, pétiller un intérêt, générant discussions et réflexions. Romancière, peut-être, conteuse assurément, pharmacienne pas comme les autres, elle n’a pas terminé de nous surprendre. Par sa plume ou par d’autres moyens.
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