Présidente de l’URPS Occitanie et membre de la FSPF régionale, membre de la Commission de la transparence, et, depuis le 21 avril, expert à la Commission technique des vaccinations de la Haute Autorité de santé (HAS) . Valérie Garnier, cotitulaire à Meynes, dans le Gard, accumule les titres. Mais pas de façon honorifique ! En effet, la titulaire est convaincue de l’importance du pharmacien en tant qu’acteur de santé publique. Ainsi, elle multiplie les actions pour développer ce versant de la profession.
En 2004, la jeune femme s’installe, avec son époux, dans la pharmacie de Meynes, un village médiéval de 2 500 habitants qui domine la vallée du Gardon. « À partir de ce moment, je me suis investie syndicalement, entraînée par mon mari qui était alors président de la FSPF du Gard », raconte-t-elle. Mais, bien plus que la défense économique de la profession, c’est le déploiement du cœur de métier qui motive la pharmacienne. Elle attendra 2010 pour sauter le pas. Cette année-là, la loi Hôpital Patient Santé et Territoire met en place les URPS, dont la mission est de contribuer à l’organisation de l’offre de santé régionale et de développer les nouvelles missions du pharmacien.
Un rôle taillé sur mesure
Valérie Garnier y voit un rôle taillé sur mesure. Elle se présente avec une liste de la FSPF et est élue vice-présidente URPS pharmaciens Languedoc Roussillon pour 5 ans. Puis, en 2016, elle décroche la présidence de cette URPS, désormais baptisée URPS pharmaciens Occitanie.
L’URPS met en place une formation « éducation thérapeutique » pour les pharmaciens. « L’objectif n’est pas d’acquérir des connaissances scientifiques, mais plutôt une posture qui permet d’appréhender intellectuellement le patient chronique », détaille Valérie Garnier. Cette formation, suivie par une centaine de pharmaciens de la région, s’est déclinée concrètement sur le terrain. En effet, ces pharmaciens interviennent régulièrement au sein du réseau « Air + R », dans des groupes d’éducation thérapeutique pour les patients en insuffisance respiratoire chronique et en réhabilitation respiratoire.
L’URPS travaille également beaucoup sur le lien ville-hôpital : « Nous nous réunissons régulièrement avec nos confrères des CHU de Montpellier, Nîmes et Toulouse pour assurer une fluidité dans le parcours de santé des patients, avant et après l’hospitalisation. Nous faisons beaucoup de conciliation médicamenteuse dans ce cadre, et nous avons d’ailleurs promotionné une formation à ce sujet à l’hôpital de Nîmes (sur 2 jours). »
L’appel de la Haute Autorité de santé
Puis, il y a trois ans, Valérie Garnier entend parler d’un appel à candidature de la Commission de la transparence de la HAS, qui renouvelait une partie de ses membres. Encore une mission qui l’intéressait ! Elle tente sa chance et postule. Avec succès. Dans cette commission qui se réunit deux fois par mois, Valérie Garnier est la seule pharmacienne d’officine. « Je peux apporter cette vision de l’officinal qui est souvent le dernier lien au moment où le patient vient chercher le médicament. En pratique, je peux donner mon avis sur un conditionnement bien ou mal adapté, sur un mésusage possible, mais également, en tant qu’expert du médicament, sur l’intérêt d’une molécule dans une pathologie donnée », illustre-t-elle.
Enfin, le 22 mars 2017, la Haute Autorité de santé crée la Commission technique des vaccinations (CTV) (voir encadré).
Valérie Garnier postule à nouveau. Et décroche le sésame qui lui permettra de participer à l’élaboration de la politique vaccinale en France. Pourquoi avoir été choisie ? « Sans doute que le profil de pharmacien d’officine est intéressant car il est confronté à toutes les problématiques vaccinales au sein de son exercice : la méfiance des patients, les ruptures de stock, etc. », répond Valérie Garnier. Par ailleurs, la pharmacienne s’est beaucoup impliquée au niveau local pour la vaccination, un élément qui a pu jouer en sa faveur. Valérie Garnier a en effet milité pour que l’Occitanie soit choisie pour expérimenter la vaccination contre la grippe saisonnière en officine. Un objectif malheureusement non atteint, puisque la Nouvelle Aquitaine et l'Auvergne Rhône-Alpes ont été les seules régions retenues pour cette expérimentation de 3 ans. « Nous sommes déçus qu’il n’y ait eu que deux régions, et nous espérons seulement que l’expérimentation sera rapidement élargie », confie la présidente de l'URPS. Dans cette attente, elle œuvrera désormais au sein de la nouvelle commission de la vaccination de la HAS, afin de proposer des moyens pour améliorer la couverture vaccinale en France.
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