Le long des larges avenues ombragées de Calcutta, dans la moiteur de son climat, trônent les vestiges du Raj britannique. Décor colonial dans lequel transpirent encore la poésie et l’esprit des plus grands intellectuels bengalis. Ceux même qui se sont élevés contre la présence des colons. Le plus célèbre d’entre eux, Rabindranath Tagore, offrit à l’Inde son premier prix Nobel de littérature, en 1913. Sa maison d’enfance, située dans le nord de la ville, demeure accessible au public. Elle abrite quelques-uns de ses effets personnels, ainsi que des photos d’époque.
À une trentaine de minutes de marche de là, au nord, le quartier de Kumartuli. Ici, les sculpteurs façonnent dans la glaise de monumentales idoles hindoues. Leurs ateliers ouverts sur la rue offrent le spectacle d’une création en trois étapes. Sur une structure faite de fagots de paille, les artisans déposent une couche d’argile donnant aux déesses et aux dieux leurs rondeurs, qu’ils recouvrent ensuite d’une couche de peinture leur donnant leurs couleurs. Les déités ont vocation à être mises à l’eau lors de festivals religieux. Après avoir vogué lors de parades, les Shiva et les Krishna échouent sur les berges de la Hooghly, le cours d’eau qui traverse Calcutta.
De ces mêmes berges, un ferry dépose les voyageurs au niveau du pont Howrah, long de 705 m. Les emblématiques taxis jaunes et les bus Tata colorés y foncent à toute allure. En contrebas se trouve le marché aux fleurs. Dans un mouvement incessant, des sacs de toile de jute remplis d’œillets jaunes et orange sont déchargés des camions dans une chaleur torride.
Le soir venu, lorsque l’air se rafraîchit, le ciel bleu passe au rose et révèle le Victoria Memorial. Tout de marbre blanc, l’édifice se reflète dans les lacs l’entourant. Ce monument fut construit en 1901 pour célébrer le jubilé de diamant de la reine Victoria. Mais Calcutta, c’est aussi la ville de mère Teresa, autre prix Nobel, de la paix cette fois. Sa dépouille repose dans l’enceinte de la maison mère des Missionnaires de la charité, où de nombreux pèlerins viennent se recueillir.
Un ancien royaume himalayen
À une heure de vol et quatre heures de voiture de Calcutta, le Sikkim ressemble peu au reste du pays. Situé entre le Tibet et le Bhoutan, cet ancien royaume himalayen fut annexé par l’Inde en 1975. Il regorge de vastes forêts et son altitude culmine à 8 586 m au sommet du Kangchenjunga. S’il est possible de partir pour des treks de plusieurs jours dans les hauteurs, pas besoin d’être un randonneur confirmé pour apprécier la beauté des paysages et s’imprégner de l’ambiance mystique des monastères bouddhistes.
À commencer par le vaste gompa fortifié de Rumtek, centre spirituel des bouddhistes à coiffe noire, où les hommes armés en uniforme côtoient les moines vêtus de robes bordeaux. Après la mort du 16e Karmapa en 1981, chef spirituel de ce courant, aucun consensus n’a été trouvé sur un successeur. Après avoir été le lieu de violentes altercations, le monastère est désormais gardé par les forces paramilitaires indiennes.
Face à Rumtek, de l’autre côté de la vallée, se trouve Gangtok, capitale du Sikkim. Ville tout en étage, entourée par l’Himalaya. La vue vaut la peine de se lever à quatre heures du matin pour admirer le lever du soleil sur le mont Kangchenjunga depuis Hanuman Tok, sur les hauteurs de la ville.
À 38 km de Gangtok, en direction du Tibet, le lac Tsomgo, à plus de 3 000 m d’altitude, constitue une belle excursion d’une journée. Le Sikkim est d’ailleurs réputé pour sa cuisine tibétaine, au menu de laquelle figurent des momos, ces raviolis fourrés à la viande ou aux légumes, ou encore des shyabhales, des pâtés de viande frits.
Avant de reprendre l’avion, profitez des derniers moments de répit en passant par Temi, petite bourgade au milieu des seules plantations de thé de la région. Ici, une brume bleutée entoure les touffes vertes des plants de thé, à l’image d’un tableau impressionniste.
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