À moins d’une heure de vol de Delhi, Jaipur est la porte d’entrée du Rajasthan. Appelée la ville rose pour ses façades ocre qui se révèlent au coucher du soleil, elle fut créée en 1727 par le maharaja Jai Singh II. Outre son nom, la ville doit à ce dirigeant son célèbre observatoire astronomique, le Jantar Mantar, inscrit en 2010 par l'Unesco au patrimoine mondial de l’humanité. Sur ce site en plein air qui jouxte le City Palace, de grands instruments permettent l’observation des astres à l’œil nu. Tous les ans, à partir du mois de mars, les étudiants en astrologie viennent s’y exercer avant leurs examens, dans un pays où l’on interroge volontiers étoiles et planètes pour prendre une décision importante.
Non loin de là, se trouve le Palais des vents et ses 953 fenêtres sculptées telles des alvéoles. De là, les femmes de la cour pouvaient assister à la vie de la cité sans jamais être vues par des étrangers. Cet ancien palais reste un endroit paisible d’où contempler le tohu-bohu de la Jaipur contemporaine et de ses bazars, sans prendre le risque de s’y faire happer.
À une dizaine de kilomètres des rues bondées de la vieille ville, trône le fort d’Amber, d’où Jai Singh II régnait avant de transférer la capitale à Jaipur. Sur la route qui y mène, il est possible de faire un crochet par le Galtaji, un lieu de pèlerinage hindou constitué de plusieurs temples. Le site, construit à flan de colline, est accessible au terme d’une balade d’une vingtaine de minutes. On y croise généralement plus de singes que de touristes, ce qui vaut à l’endroit d’être désigné sous le nom de Monkey Temple.
Udaipur, la Venise de l’Inde
À 400 km au sud-ouest de Jaipur, se trouve la belle Udaipur. Bordée par le lac Pichola et entourée par la chaîne des monts Aravalli, elle est souvent désignée comme la Venise indienne. Le City Palace de la ville est l’un des plus impressionnants du Rajasthan. C'est une ville dans la ville dont la construction a débuté au XVIe siècle pour ne s’achever que deux cents ans plus tard. Le lieu abrite notamment une impressionnante collection de pièces (mobilier, vaisselle, lustres…) en cristal, commandées au XIXe siècle à un verrier anglais par le maharana Sajjan Singh. Le « pauvre » roi n’en vit jamais l’éclat. Il mourut avant la livraison des pièces, qui restèrent emballées plus de cent ans avant d’être finalement exposées.
En sortant de la Crystal Gallery, un bateau va jusqu’à la petite île du Jag Mandir, un autre palais, dont la construction a débuté au XVIe, aujourd’hui reconverti en hôtel de luxe. Entouré de jardins, l’endroit est idéal pour admirer les derniers rayons du soleil sur la ville. Les amateurs de peintures miniatures prendront le temps de pousser les portes des nombreux ateliers d’Udaipur. Les tableaux, généralement peints sur de la soie ou du papier, dépeignent des scènes de la vie des maharajas et les meilleures réalisations présentent un tel niveau de détail que l’on peut les observer à la loupe.
À moins de trois km du centre-ville, le Moti Nagri est un jardin sur les bords du lac de Fateh Sagar. Les Indiens sont nombreux à s’y promener en famille. On y aperçoit également des couples que l’on devine à la recherche d’un peu d’intimité dans une société où l’on affiche peu les marques d’affection en public.
Le charme de Bundi et l’extraordinaire Taj Mahal
Si le Rajasthan est l’un des États les plus visités de l’Inde, il est aussi possible de s’éloigner des sentiers battus. Bundi offre une alternative aux parcours classiques qui nous emmènent généralement à Jodhpur ou à Jaiselmer. Les palais de cette cité paraissent décrépits en comparaison de ceux que l’on visite à Jaipur et Udaipur. Ici, les singes règnent en maîtres dans les anciennes demeures royales et c’est ce qui fait tout le charme de la ville. Lorsque l’on s’enfonce davantage dans la campagne, sur les routes qui traversent des paysages arides empreints d’un peu de verdure, on croise des hommes arborant de fières moustaches sur leurs motos, des turbans colorés en lieu et place des casques.
Après cette escapade peu ordinaire, on se dirige vers Agra, dans l’État voisin de l’Uttar Pradesh, où repose l’incontournable Taj Mahal. Le lever du soleil reste le meilleur moment pour contempler ce monument, sculpté dans du marbre tel de la dentelle. Des pierres précieuses formant de fins motifs floraux et des versets du Coran enlacent ce mausolée funéraire. Ce chef-d’œuvre il fut édifié entre 1631 et 1648 à l’initiative de Shah Jahan après la mort de son épouse Mumtaz Mahal et se veut le symbole d’un amour plus fort que la mort. « Une larme solitaire posée sur la joue du temps », selon les mots du poète indien Rabindranath Tagore.
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