Jérusalem, la ville trois fois sainte – fondée par David pour les juifs, lieu du tombeau du Christ pour les chrétiens et de la montée au ciel de Mahomet pour les musulmans – , est sans doute l’endroit le plus densément religieux du monde. Et on a beau l’avoir déjà traversée d’Est en Ouest grâce au film d’Amos Gitaï « Un tramway à Jérusalem », la découvrir par soi-même se révèle une expérience inoubliable.
Commencer l’odyssée depuis les hauteurs du mont des Oliviers, pour embrasser la ville d’un seul regard. En contrebas, face au mont du Temple, on n’échappe pas à l’époustouflante beauté du plus ancien cimetière juif. Des milliers de tombes de pierre blanche reposent sous les rayons de soleil.
Les secrets de la vieille ville
En face, la vieille ville, témoin d’une mixité communautaire et culturelle. Cachée derrière ses murailles, elle dévoile rapidement ses secrets, lorsqu’on franchit l’une ou l’autre de ses sept portes. Elle se livre à travers ses édifices chargés d’histoire – 48 monastères et églises, 30 mosquées et 7 synagogues.
Jérusalem se respire, à travers ses vieilles pierres blondes chauffées à blanc par le soleil ou les effluves orientaux de ses souks, elle s’écoute aussi. Dans le calme momentané du petit matin, au milieu de l’esplanade des Mosquées, se dresse le Dôme du Rocher, qui resplendit de tous ses ors, rehaussés par les bleus, verts et jaunes de ses mosaïques. Seuls quelques corbeaux s’avisent de rompre le lourd silence du lieu, toujours sous haute tension. Et puis, sans crier gare, la sortie de l’esplanade vous lâche dans les lacis bruyants et colorés du souk. Plus loin, les appels à la prière d’un muezzin résonnent.
De l’autre côté, tout proche, on entend des murmures, une mélopée à peine audible. C’est toute la ferveur de la foi juive qui s’exprime. Elle s’élève le long du mur des Lamentations, appelé également Mur occidental. Premier lieu saint de la religion juive, c’est un vestige du Second Temple, reconstruit sur les fondations du Temple de Salomon, détruit lors du siège de Jérusalem au VIe siècle avant J.-C. Une promenade souterraine le long d’une partie du Mur occidental est possible via le tunnel Kotel.
Le partage d'un lieu saint
Encore quelques pas et on aperçoit le gardien musulman de la basilique du Saint-Sépulcre. Les clefs de l’édifice auraient été confiées à sa famille au temps des Croisades. Une fois le seuil franchi, une curieuse impression peut s’emparer de vous. Rien à voir avec le célèbre syndrome de Jérusalem ! Lequel atteint quelques voyageurs qui, sous emprise mystique, se vivent comme l’incarnation de l’une ou l’autre des figures bibliques. Non, on parle de la sensation qui vous envahit lorsque vous découvrez de vos propres yeux un lieu, une histoire dont vous avez toujours entendu parler. Car ce qui interpelle, au-delà des références bibliques, c’est le partage d’un seul édifice par six églises aux langues et liturgies différentes.
Dans une ruelle qui relie les quartiers arménien et juif, une fanfare de l’Association des syriaques orthodoxes s’entraîne avec force tambours et cornemuses. Est-ce là un héritage de l’empire britannique ? Jérusalem palpite et résonne à travers la diversité de ses communautés, de ses religions, de ses cultures, qui tant bien que mal cohabitent.
En sortant des dédales de la vieille ville par la porte de Damas, on rencontre Ibrahim Abou El-Hawa, le « peacemaker ». Natif de Jérusalem et fervent pacifiste il ouvre à tous, sans exception, sa maison bâtie sur le mont des Oliviers.
Senteurs et rythmes
Dans le quartier historique de Mahane Yehuda, le marché du même nom, le plus grand de Jérusalem. Les étals abondent de pitas, olives, houmous, épices et encens ; ils débordent de fraises, raisins, oranges, pommes, mangues, artichauts, cultivés dans les alentours. Le soir venu, certaines échoppes baissent leur rideau de fer aux tags artistiquement colorés, pendant que d’autres se transforment en petits restos branchés d’où s’échappent des rythmes divers, appels à la fête.
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