C’est une grande maison géorgienne située à Greenway, dans le Devon. Blanche avec des colonnades et des bow-windows. Un immense jardin descend jusqu’à la rivière Dart. Bienvenue chez Agatha Christie. La grande romancière – elle a écrit 66 romans, 154 nouvelles et une vingtaine de pièces de théâtre – disait que c’était « the loveliest place in the world » (l’endroit le plus charmant du monde). Elle y passait tous les étés en famille et y a rassemblé une impressionnante collection d’objets : miniatures en papier mâché, en paille ou en plumes d’oie, presse-papiers en verre, argenterie, porcelaines, céramiques chinoises, ivoires. Et, bien sûr, des montres, dont elle raffolait et qu’elle achetait par quatre. Une commode incrustée de nacre d’ivoire et d’argent semble sortie d’un conte de fées. La reine du polar, qui voyageait beaucoup, l’avait achetée à Damas. Pour dresser le décor des « Dix petits nègres », Agatha n’est pas allée très loin. Elle a choisi Burgh Island, une minuscule île du Devon à l’embouchure de l’Avon, que l’on peut franchir à pied sec à marée basse.
Les maîtres anglais de l’énigme ont souvent trouvé dans cette région sauvage l’ambiance si particulière de leurs romans. Pour résoudre l’énigme du « Chien des Baskerville », Conan Doyle a plongé Sherlock Holmes dans les paysages envoûtants du Dartmoor, une région célèbre pour la rudesse de son climat, ses landes ponctuées de roches granitiques, ses vallées boisées, et ses ruisseaux en cascades.
« L’Auberge de la Jamaïque », le repaire de contrebandiers, est plantée à Bodmin Moor, une lande recouverte de bruyère, balayée par le vent et dominée par les deux plus hauts sommets de Cornouailles (ne rêvez pas, ils ne dépassent pas trois mètres d’altitude). Le roman de Daphné du Maurier a rendu l’auberge célèbre pour longtemps.
La jeune Virginia Woolf passait ses vacances en famille à Gwithian, une jolie baie dominée par le phare de l’île de Godrevy. La tour de guet lui servit d’inspiration pour son roman paru en 1927, « La Promenade au phare ».
Le roi légendaire
La fascination pour cette région n’est pas nouvelle. Tintagel (littéralement, la forteresse au passage d’entrée étroit) est une succession de ruines surgissant de moors piquetés d’ajoncs et bruyères violettes. Le reste des tours, des corps de garde, la chapelle et les maisons du Moyen Âge oubliés sur ce promontoire vertigineux nagent dans le mystère. Dans la légende arthurienne, c’est le lieu d’origine du roi Arthur. En 1998, une équipe d’archéologues découvrit un fragment de poterie datant du VIe siècle et portant l’inscription « Artognou, père d’un descendant de Coll, a construit ceci ». Ce n’est pas un élément suffisant pour affirmer qu’Arthur a vécu ici, mais un homme portant un nom proche de celui du roi légendaire a fait bâtir le château de Tintagel.
Enfin, ne pas manquer une halte à St Ives, au nord de Penzance. Cet ancien port de pêche est une jolie station balnéaire, très réputée pour ses galeries et ses studios d’art. Selon la tradition, les origines de ce village sont liées au séjour d’une sainte et martyre bretonne à la fin du Ve siècle. Depuis une centaine d’années, la ville attire des artistes venus chercher ici le calme et l’inspiration.
Barbara Hepworth, sculptrice britannique considérée comme une artiste majeure, a vécu jusqu’à sa mort en 1975 dans une villa aujourd’hui transformée en musée. Dans son jardin, on a disposé ses plus belles sculptures contemporaines. La maison domine, à quelques pas du port, la vieille ville qui se répand dans un joyeux labyrinthe de ruelles et de passages étroits.
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