FORMÉE de deux grandes plaines, perchées sur un plateau entre 100 et 200 m au-dessus du niveau de la mer et séparées par une chaîne montagneuse, la région de l’Isan, essentiellement agricole, fut sous l’influence de l’empire khmer, comme en témoignent de beaux temples à Philai et Phnom Rung. Au XIIIe siècle, après le déclin de l’empire khmer, l’Isan passa sous la domination du royaume laotien avant d’être absorbée, à partir du XIXe, par le Siam – ancien nom de la Thaïlande.
En majeure partie d’origine laotienne, bien que les distinctions entre ethnies lao et thaï soient souvent floues, les habitants de la région ont gardé beaucoup de leur culture originelle. Tous parlent l’isan (semblable au laotien), même si la plupart utilisent aussi le thaï. On retrouve aussi la parenté avec le voisin lao dans la cuisine, le vêtement, l’architecture des temples, plus sobre qu’en Thaïlande centrale, les fêtes et l’art. Outre le riz, l’agriculture principale, l’Isan est le centre thaïlandais de la production de la soie. Particulièrement habiles, les artisans locaux produisent l’une des plus belles variétés de la soie d’Isan, la mutmee, aux délicats motifs géométriques.
À l’occasion des festivités traditionnelles, comme celles du Nouvel An thaï, en avril, les villageois font volontiers fête à l’étranger de passage. Comme ceux de Chonnabot, village-phare de la fabrique de la soie, où la population, réunie dans les rues bordées de maisons de teck sur pilotis, danse et chante en se faisant admirer des farangs à peau pâle.
Ville commerciale et universitaire, à la fois moderne et traditionnelle, Khon Kaen, la capitale de l’Isan, ne manque pas de charme. Avec en son centre le lac Kaen Nakon, où l’on peut admirer de sublimes couchers de soleil, la cité abrite quelques beaux temples, comme le Phra That, aux lignes sobres et élégantes, ou, à quelques kilomètres de la ville, un antique temple khmer des XIe et XIIe, mélange de style évoquant Angkor Vat et Baphuon.
La présence à l’entrée de la ville d’un gigantesque dinosaure de béton grisâtre surprend le visiteur. En 1976, une mission paléontologique franco-thaïlandaise a découvert au cœur du plateau de l’Isan des dizaines de milliers d’ossements de dinosaures et autres animaux préhistoriques, dont un lointain ancêtre du très célèbre Tyrannosaurus rex, qui vécut sur le continent américain environ 50 millions d’années après son cousin asiatique.
Un peu en retrait de la ville, niché dans la végétation luxuriante d’un parc de 6 hectares, le Supanigga Home. Constitué de 3 belles villas mélangeant avec bonheur le design contemporain et le style local, cet hôtel-boutique est un petit bijou respirant le calme et la sérénité asiatique. Sous les banians centenaires aux lianes pendantes de Gorgones, au bord de la piscine, ou sur les canapés moelleux de la terrasse de sa villa, on se laisse gagner par la douceur ambiante de ce lieu hors du temps avant de sacrifier aux plaisirs de la table au restaurant Krua, qui sert une succulente cuisine traditionnelle locale riche en bonnes surprises.
Du Supanigga Home, on partira à la découverte des trésors de la région. Admirer les temples et les monuments de la ville, musarder dans les rues grouillantes des marchés de nuit ou déguster quelques spécialités de la cuisine isan et de Thaïlande centrale au Khunyai, l’un des meilleurs restaurants de la ville, fréquenté par la population locale.
Sans manquer bien sûr la visite du Phu Viang Dinosaur Museum, situé dans un parc national à 80 km de Khon Kaen, qui abrite de superbes collections de bestiaux préhistoriques.
Sur les rives du Chao Phraya.
Changement radical à Bangkok, la Cité des anges. Mégapole de plus de 12 millions d’habitants, la capitale de la Thaïlande s’est transformée au fil des années en une cité futuriste en proie à la démesure verticale. Asphyxiées par une circulation démente, les rues sont menacées en permanence de paralysie totale. Seule la voie du Chao Phraya, le grand fleuve qui traverse tout le royaume, permet de se déplacer dans la ville grâce aux rapides mais assourdissants long tails, les bateaux-taxis qui sillonnent sans cesse les eaux jaunâtres des canaux.
Malgré les constructions modernes, qui remplacent de plus en plus les anciennes et belles maisons de bois traditionnelles enfouis dans les jardins fleuris bordant les berges du fleuve, les rives du Chao Phraya ruissellent toujours de l’or des temples. Comme celui de l’Aube et son bouddha d’émeraude, face au Suan Pakhad, le palais royal, dont les toits dorés scintillent de mille feux sous le soleil.
À l’est de la rive gauche du fleuve, Sukhumvit est sans conteste le quartier le plus dynamique de Bangkok. Sukhumvit Road, l’interminable voie principale, traversée par l’ultramoderne Subway et la ligne aérienne du Skytrain, avec son dédale haut perché où gîtent de gigantesques et luxueux centres commerciaux, grouille de grands hôtels internationaux, de restaurants étrangers et thaïlandais, de tailleurs sur mesure, de salons de massages et de bars plus ou moins accueillants.
Bangkok ne manque toutefois pas de havres de paix. Par exemple, dans le trépidant Sukhumvit même, au Ma?Du?Zi Hotel, isolé à l’abri des regards dans un charmant jardin. L’endroit, d’une sobre élégance, se distingue par un heureux mariage de matériaux très design et de subtiles lumières rehaussés par de belles œuvres d’arts. Et, cerise sur le gâteau, dispose d’un remarquable restaurant, la Truffe, où officie Yuxa, un chef japonais formé en France, qui maîtrise aussi bien les spécialités provençales que les subtilités des cuisines thaïe et japonaise.
À un jet de pierre, niché dans une impasse de la Sukhumvit Road, le Cabochon Hotel & Résidence nous transporte dans l’ambiance coloniale d’une Asie hantée par les écrivains-voyageurs, de Joseph Conrad à Graham Greene en passant par
Somerset Maugham. Les huit chambres jouent avec bonheur des charmes d’antan tout en étant dotées de tous les équipements technologiques du XXIe siècle. Une belle et confortable bibliothèque, chargée de livres anciens et de beaux objets, permet de belles rêveries sur fond de voyages passés. Au Thai Lao Yeh, la cuisine, l’une des plus prisées du quartier, vaut le détour. Sur le toit de l’hôtel, la piscine suspendue au milieu des tours, constitue une excellente retraite pour se reposer de la chaleur et de l’humidité qui règnent dans la Cité des anges.
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