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Le Val d’Arly, entre glisse et terroir

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Publié le 07/02/2019
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Séparé de la Haute-Savoie par le col des Aravis, niché près du Mont-Blanc et du Beaufortin, le joli Val d’Arly rayonne en Savoie. Proche de Megève, loin du ski mondain, il veille, avec deux grands domaines dédiés aux sports de glisse et quatre stations restées de chaleureux villages, à préserver son patrimoine alpin et pastoral.
Val d'Arly2-Ski-bob

Val d'Arly2-Ski-bob
Crédit photo : J.-P. NOISILLIER

Val d'Arly-Coopérative fruitière

Val d'Arly-Coopérative fruitière
Crédit photo : OFFICE DE TOURISME DU VAL D'ARLY

Val d'Arly-Les Bougnettes

Val d'Arly-Les Bougnettes
Crédit photo : OFFICE DE TOURISME DU VAL D'ARLY

Val d'Arly1-Raquettes

Val d'Arly1-Raquettes
Crédit photo : OFFICE DE TOURISME DU VAL D'ARLY

VAL D'ARLY-LA FERME de Victorine

VAL D'ARLY-LA FERME de Victorine
Crédit photo : OFFICE DE TOURISME DU VAL D'ARLY

Si les sports d’hiver ont pris leur part dans l’économie locale, l’élevage laitier est l’activité majeure de la vallée, qui doit son nom à son torrent de montagne, l’Arly. Sa production en beaufort, « le prince des gruyères », et en reblochon illustre son ancrage dans le terroir savoyard. Granges, chalets d’alpage et fermes traditionnelles en bois couleur réglisse s’égrènent de-ci de-là. Dans les villages, les habitations se blottissent autour des églises baroques dont les fiers clochers à bulbe scintillent sous le soleil.

Entre 1 000 et 2 100 mètres d’altitude, bien calées aux balcons du val, les mignonnettes stations de ski ont « tout d’une grande », le charme de l’authenticité en prime ! Leurs sites préservés, entre alpages et forêts de sapins et d’épicéas, sauront plaire aux skieurs de tous niveaux.

Les skieurs du val

Adossée aux contreforts du Beaufortin, Crest-Voland, la « montagne volante » qui serait née d’un coup de pied de Gargantua, et Cohennoz, le hameau voisin, ont donné naissance à une jolie station pastorale dont l’ensoleillement est réputé exceptionnel. Leurs pistes douces sont reliées à celles des Saisies (plus techniques, comme la bien nommée Kamikaze) et celles de Flumet-Saint-Nicolas-la-Chapelle, de Notre-Dame-de-Bellecombe, d’Hauteluce et de Praz-sur-Arly. Formant ainsi l’Espace Diamant et ses 192 kilomètres de glisse. Deux kilomètres plus loin, La Giettaz-en-Aravis (prononcez La Giett), bourg d’altitude blotti sur le versant nord des Aravis, ouvre la porte du domaine Évasion Mont-Blanc, dont les 100 km de pistes rouges et noires embarquent les plus sportifs.

Alternative au ski, la randonnée en raquettes. Au départ des pistes de La Giettaz, les amateurs peuvent se lancer dans une aventure familiale, avec option botanique ou astronomie, accompagnés d’un moniteur… et d’une fondue savoyarde qui sera dégustée dans une cabane de bûcheron. Le retour se fera sous les étoiles, mais avant minuit.

Autre échappée belle, le ski nordique avec peaux de phoque, qui, grâce aux fixations que l’on libère, permettent d’attaquer en douceur les dénivelés, avant d’enivrantes descentes.

L’ivresse de la vitesse, encore, en enfourchant un ski-bob ou véloski. Cet ancien sport, pratiqué dans les années 1970 par la jet-set, particulièrement apprécié par Lino Ventura, a été remis au goût du jour par des passionnés du Val D’Arly et la 3e coupe du monde s’est disputée il y a quelques jours sur les pistes de Crest-Voland et de Bellecombe. Qui pourrait résister à l’appel de la petite reine des neiges ?

Les mangeurs du val

Flumet, associé à Saint-Nicolas-la-Chapelle, est le lieu historique du val, avec les vestiges du château médiéval de Faucigny. La gastronomie savoyarde y est aussi très présente, avec deux caves d’affinage, dans lesquelles beaufort, comté et autres productions locales maturent en paix, et, caché en flanc de montagne, un lieu d’exception. Le temps a, depuis 1896, suspendu son vol au-dessus de l’auberge de Champange. Seul maître à bord, l’attachant Gilles Canova œuvre au piano pour une généreuse cuisine de terroir, puis à l’accordéon diatonique en fin de soirée. Les becs fins en quête de recettes anciennes goûteront son farcement : un gâteau de pommes de terre serti de pruneaux et tapissé de fines tranches de lard, qui mijote pendant des heures au bain-marie. Légumes du potager, saucisses aux choux, liqueurs et desserts (dont le nougat glacé), tout est fait maison. D’ailleurs, on s’y sent comme chez soi.

Ancré dans tout le Val d’Arly, l’élevage laitier l’est tout spécialement à Notre-Dame-de-Bellecombe. Au cœur de la Ferme de Victorine, devenue chalet bistronomique, les vaches peuvent voir à travers une baie vitrée et à être vues depuis la salle. L’âme de la ferme ainsi soulignée renforce l’intérêt d’une table récompensée par un BIB gourmand du Michelin (meilleurs rapports qualité/prix).                                                                   

Annick Bernhardt-Olivieri
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3493