Khiva, sa vieille ville cernée de murailles, Ikan Kala. Cette cité surgie du néant fut des siècles durant une étape clef sur la Route de la soie. Les chameliers, harassés par le désert, étaient heureux d’y faire étape. Tout a changé depuis mais rien n’a changé. Khiva reste un mirage. Bien sûr, les destructions ont fait leur œuvre, avec Gengis Khan et ses hordes mongoles… Mais le lifting mené depuis l’indépendance en 1991 a ressuscité la cité.
Le passé de Khiva brille au riche mausolée de Pakhlavan Makhmud, patron de la cité et poète. Il rayonne à la Kounia Ark, forteresse ouverte sur la place centrale. Il resplendit à la Jusma Masjid, la mosquée, avec son minaret de 33 m et sa forêt de colonnes en bois, dont certaines datent du Xe siècle. Et que dire du harem avec ces iwans (auvents) donnant sur une cour intérieure où vivaient les femmes des khans (dignitaires) ? Fantasmes de l’Orient…
Boukhara, cité-musée
Une heure de vol plus tard, voici Boukhara. Cité-musée mais cité vivante, « la perle de l’Islam ». On vous passe les détails de l’Histoire, la conquête par Alexandre le Grand, les destructions de Gengis Khan et de Tamerlan. Cité de commerce depuis toujours, Boukhara a retrouvé sa splendeur, à coups de rénovations gigantesques. Quelle atmosphère ! L’ensemble Poyi Kalon, avec son long minaret, sa madrasa et sa mosquée du XVIe, incarne le rayonnement culturel et religieux de la ville. La forteresse de l’Émir, elle, est le symbole de la ville interdite, celle des seigneurs. En face, la mosquée Bolo-Khaouz, avec ses vingt piliers, reflète sa légèreté dans les eaux d’un bassin.
À Boukhara, il faut se perdre dans le quartier juif, entrer dans les madrasas devenues centres d’artisanat, marchander dans le tak-i (marché sous coupole) des chapeliers, voir les quatre minarets de la madrasa Tchor Minor, s’attarder place Liab-i-Khaouz, quand les habitants boivent le thé au son de musiques orientales…
Boukhara-Samarkand, 4 heures de route à voir défiler la grande plaine ouzbek. Pas un décor de rêve mais l’occasion d’ouvrir grands les yeux sur le monde rural.
L’empire de Tamerlan
Samarkand, ville iconique, capitale de l’empire de Tamerlan, étendu aux XIVe-XVe siècles de l’Inde à la Méditerranée. La cité de 400 000 habitants baigne dans le culte du héros national. Contrairement à Boukhara, les sites historiques ne sont pas regroupés. Il faut sauter d’un quartier à l’autre pour visiter Gour Emir (le tombeau de Tamerlan), la place Registan et ses trois madrasas, l’immense mosquée Bibi Khanum, la nécropole Shah i Zinda… La plus ancienne ville ouzbek, nommée Afrosyab lors de sa fondation au VIIIe siècle avant J.-C., demeure la référence culturelle du pays.
L’Afrosyab, tiens, c’est le nom du « Talgo Ouzbek » qui relie en 2 h 30 Samarkand à Tashkent, la capitale. Un voyage express, mais on ne s’attardera pas dans cette métropole sans âme, dévastée par un tremblement de terre en 1966 et dont l’intérêt se limite au bazar Chorsu et au quartier éponyme, une enclave populaire.
Bien sûr, ce pays n’est pas une démocratie. La main de fer policière a pour corollaire une sécurité absolue pour les touristes, jusqu’à ce jour. Le nouveau président – « l’historique » chef de l’État Islam Karimov, élu en 1991, est mort en 2016 – veut recevoir jusqu’à 7 millions de visiteurs en 2021, contre 2 millions aujourd’hui (dont 12 000 Français). D’ici là, un nouveau terminal à l’aéroport de Tashkent sera achevé (2019), l’Afrosyab prolongé jusqu’à Khiva (2021), une zone de loisirs construite à Boukhara, des hôtels bâtis – ceux existants sont confortables mais démodés. Le Carrefour de la soie a l’ambition des nouveaux conquérants.
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