Un peu de physiopathologie

Par
Publié le 27/09/2018
Article réservé aux abonnés

Quelques rappels sur la croissance des phanères :

Chaque follicule pileux produit entre 20 et 30 cycles de cheveu, déclinés en 3 phases successives : la phase de croissance (anagène), durant 2 à 7 ans, la phase de repos (catagène) de 3 semaines puis la phase de chute (télogène) où le cheveu se détache du follicule pileux pour être remplacé par un nouveau cheveu.

85 % des cheveux sont en phase anagène, 1 % en phase catagène et 14 % en phase télogène : pour renouveler la chevelure, il est donc normal de perdre des cheveux ! La chute est cependant jugée anormale si elle excède plus de 100 cheveux par jour, si elle dure plus de 3 mois, s’il existe un retentissement sur le volume de la chevelure ou si le cuir chevelu est clairsemé ou visible par endroits.

Contrairement aux cheveux, les ongles ne suivent pas de cycle et poussent en continu, à raison d’une moyenne de 3 millimètres par mois pour un ongle de main et d’1,5 millimètre par mois pour un ongle de pied.

Au niveau de la matrice unguéale, les cellules subissent une kératinisation, assurant ainsi la formation et la résistance de la tablette unguéale.

Les causes de chutes de cheveux :

L’alopécie androgénique, 1re cause de chute de cheveux chez les hommes et les femmes, est due une modification hormonale, génétiquement déterminée, entraînant une production excessive de DiHydroTestostérone (DHT). En se fixant sur les récepteurs de la papille dermique, ce métabolite est responsable du raccourcissement de la phase de croissance et de l’accélération des cycles. Les cheveux deviennent plus fins et à terme, les follicules pileux s’épuisent. La DHT agit également au niveau de la glande sébacée induisant une production excessive de sébum.

Autres raisons de perdre ses cheveux : les variations saisonnières, la fatigue, le stress, une forte fièvre, un traumatisme chirurgical, un choc affectif, une grossesse… Le cycle capillaire est bloqué en phase de repos et les cheveux tombent au bout de 3 mois. La suppression de la cause permet la repousse des cheveux. La consultation médicale est recommandée en cas de chute diffuse et durable afin de déterminer éventuellement : une carence alimentaire en vitamines et éléments minéraux (fer, zinc, magnésium, calcium), un désordre métabolique (dysthyroïdie, diabète) ou hormonal (hyperandrogénie chez la femme), une cause médicamenteuse, un état de stress permanent ou une dépression.

Focus sur les pellicules :

L’état pelliculaire, ou pityriasis, est une affection chronique bénigne caractérisée par l’apparition excessive de squames. Les responsables ? La prolifération de la levure Malassezia furfur mais aussi le stress, un déséquilibre hormonal, un cuir chevelu agressé par des brushings répétés ou des produits non adaptés. En résultent deux pathologies : le pityriasis simplex capitis à pellicules sèches sur cuir chevelu non inflammatoire et le pityriasis stéatoïde à pellicules grasses, adhérant à l’épiderme et sur le cuir chevelu inflammatoire, hyperséborrhéique et prurigineux.

Les onychomycoses :

Deux familles fongiques sont le plus souvent identifiées en cas d’onychomycoses : les dermatophytes et les levures de type Candida albicans.

Les onychomycoses à dermatophytes touchent d’abord la partie distale de l’ongle, tandis que les Candida atteignent préférentiellement la matrice et le pourtour de l’ongle. En résultent une modification de la couleur de l’ongle devenant jaunâtre, ainsi qu’une augmentation de son épaisseur. La mycose peut s’accompagner d’un périonyxis, se manifestant par l’atteinte du rebord périunguéale devenant rouge, inflammatoire et douloureux. Un prélèvement mycologique est conseillé en cas d’atteinte matricielle de l’ongle, d’onycholyse ou si plusieurs doigts ou orteils sont touchés.

Près de 10 % de la population française sont touchés par ce type d’affection fongique, dont les facteurs favorisants sont : le manque d’hygiène, l’humidité, la chaleur et les microtraumatismes.


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3460