Après le Royaume-Uni en novembre (tout premier pays à autoriser un traitement utilisant les ciseaux moléculaires CRISPR-Cas9), ce sont les États-Unis qui ont donné leur feu vert vendredi à Casgevy (exagamglogene autotemcel) dans la drépanocytose. Le même jour, l’agence du médicament américaine (FDA) a également approuvé une autre thérapie génique dans la même pathologie, Lyfgenia (lovotibeglogene autotemcel). En Europe, l'évaluation de ces deux traitements est en cours.
La recherche en thérapie génique et cellulaire n’a jamais été aussi active. Preuve en est avec l’approbation, à moins d’un mois d’intervalle, par les agences du médicament - britannique d’abord, et américaine depuis le 8 décembre - du premier traitement utilisant la technologie CRISPR-Cas9 dite des « ciseaux moléculaires ». Une avancée scientifique qui a valu le prix Nobel de chimie en 2020 à la Française Emmanuelle Charpentier et l’Américaine Jennifer Doudna.
En l’occurrence, la FDA vient d’autoriser Casgevy (exagamglogene autotemcel), développé par la biotech Vertex en collaboration avec le spécialiste de l’édition de gènes CRISPR Therapeutics, tout premier traitement à utiliser ces fameux ciseaux moléculaires. Indiqué dans la drépanocytose chez les patients de 12 ans et plus, il nécessite le prélèvement de cellules souches du patient qui sont modifiées à l’aide de CRISPR-Cas9 avant de lui être ré-injectées, et cela après que le patient a suivi une chimiothérapie.
Le même jour, la FDA a donné son feu vert à Lyfgenia (lovotibeglogene autotemcel), développé par la biotech américaine Bluebird Bio, une thérapie génique également indiquée dans la drépanocytose chez les patients à partir de 12 ans. Elle nécessite aussi un prélèvement des cellules souches du patient qui sont modifiées avant de lui être ré-implantées, après que le patient a reçu une chimiothérapie, mais la technologie utilisée pour modifier les cellules souches s’appuie sur un vecteur lentiviral et non sur CRISPR-Cas9. La perfusion en une dose unique des cellules modifiées, que ce soit pour Casgevy ou pour Lyfgenia, nécessite ensuite une hospitalisation pendant plusieurs semaines pour le suivi du patient.
Ces deux thérapies sont des innovations de rupture pour les patients qui, jusqu’alors, n’avaient qu’une seule option de traitement, à savoir la greffe de moelle osseuse, une procédure lourde et coûteuse, nécessitant de trouver un donneur compatible et qui n’est pas exempte de complications. C’est pourquoi elle est réservée aux formes les plus sévères de la maladie et en particulier aux enfants. D’après l’INSERM, une vingtaine d’enfants en bénéficient chaque année en France.
Les essais cliniques de Casgevy ont démontré l’absence de crises vaso-occlusives pendant au moins 12 mois sur un suivi complet de 24 mois et aucun échec ou rejet de la transplantation des cellules souches modifiées. Les études concernant Lyfgenia ont permis d’observer une résolution complète des épisodes vaso-occlusifs entre 6 à 18 mois après la perfusion de cellules souches modifiées chez 88 % des patients.
En raison du décès de deux patients d’un cancer du sang au cours des essais cliniques de Lyfgenia, la FDA recommande un suivi médical tout au long de la vie des patients bénéficiant de ce traitement. L’agence a également passé un accord avec les laboratoires pour que des études de suivi soient effectuées pendant 15 ans. Les deux thérapies géniques sont en cours d’évaluation par l’Agence européenne du médicament (EMA).
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