Pourrait-on traiter le Covid en ambulatoire avec des corticoïdes inhalés ? Si plusieurs études émettent l’hypothèse du bénéfice d’un tel traitement, rien n’a encore été formellement prouvé et l’Agence européenne du médicament met en garde les professionnels de santé sur l’usage de ces molécules dans le Covid-19.
Alors que la dexaméthasone est un traitement efficace et approuvé pour les patients atteints de Covid grave, plusieurs études se sont intéressées à l’usage de corticoïdes inhalés (notamment budésonide et ciclésonide) chez les patients atteints de Covid-19 non hospitalisés. Et certaines de ces études laissent supposer que ce traitement pourrait avoir une efficacité sur la maladie.
Cependant, après avoir analysé la littérature scientifique à ce sujet, un groupe de travail de l’Agence européenne du médicament (EMA) conclut que « les données sont insuffisantes en ce qui concerne l’utilisation des corticostéroïdes inhalés dans le Covid-19 ». De plus, « si le groupe n’a trouvé aucun risque pour la sécurité dans les études à ce jour, il n'a pas pu exclure la possibilité de préjudice lié à l'utilisation de corticostéroïdes inhalés chez les patients atteints de Covid-19 qui ont des niveaux normaux d’oxygène », ajoute l'EMA.
L'agence sanitaire a notamment analysé l’étude britannique STOIC publiée dans « The Lancet respiratory medicine », qui a testé un traitement par budésonide (deux inhalations de 400 μgr, deux fois par jour) ou par soins habituels. Les résultats ont montré que le traitement réduisait la nécessité de recours à des soins médicaux en urgence ou à une hospitalisation et que le temps de récupération était plus court (7 jours contre 8). Mais l’étude a été arrêtée prématurément en raison des mesures nationales de lutte contre la pandémie au Royaume-Uni, avec pour conséquence un nombre de patients randomisés (n = 146) bien inférieur à ce qui était prévu initialement (n = 398).
L’autre essai analysé (essai Principle) confirme les bénéfices du budésonide inhalé (800 µg deux fois par jour pendant 14 jours) versus soins habituels, sur un plus grand effectif (2 663 participants). On observe une diminution de la durée de rétablissement de 3 jours par rapport aux soins habituels seuls. Le traitement permettait aussi de réduire les hospitalisations et les décès par rapport au groupe de soins habituels (8,5 % vs 10,3 %), mais la différence n’était pas statistiquement significative. De plus, l’étude n’est pas encore publiée, et il ne s’agit là que de résultats intermédiaires.
La dernière étude analysée par l’EMA est une étude de phase 3 menée par le groupe pharmaceutique Covis Pharma. Au total, 400 patients ont été traités par inhalation de ciclésonide (320 μg deux fois par jour pendant 30 jours) ou placebo. L'étude a montré une réduction de la durée des symptômes dans le groupe ciclésonide, mais, encore une fois, la différence est non significative.
Face à ces données insuffisantes, l’EMA n’a pas donc pu se prononcer en faveur du recours des CI, réclamant « des preuves supplémentaires ».
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