Les membres de l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF) et de trois autres associations étudiantes européennes ont enquêté sur l’exercice officinal dans 28 pays. L’objectif était d’évaluer le rôle des pharmaciens dans les soins centrés sur la personne.
Les e-pharmacies sont-elles une menace pour la qualité du traitement des patients ? Quelles questions posez-vous à vos patients pour vous assurer du suivi du traitement ? Hormis la dispensation de médicaments, quelles sont vos autres missions ? Délivrez-vous des médicaments personnalisés ? … 55 pharmaciens européens se sont prêtés au jeu de questions-réponses lors d’entretiens menés par des étudiants en pharmacie français, slovaques, suisses et britanniques, dans le cadre du « Sub-région Project » initié par Fédération internationale des etudiants en pharmacie (IPSF). Les résultats de cette enquête sont publiés sous la forme d’un journal.,
La richesse de ce document de 90 pages témoigne d’une pratique officinale très diversifiée sur le continent européen. L’enquête révèle également que la pandémie a accéléré la mise en œuvre de certaines missions. La vaccination en est le meilleur exemple. La place de la vaccination par les pharmaciens est une réalité dans de nombreux pays, même si elle est loin d’être reconnue comme une solution efficace pour l'ensemble du continent, notent les associations étudiantes. Ainsi, sur 28 pays analysés, treize proposent déjà des vaccinations en pharmacie, dont quatre uniquement contre le Covid, deux pays sont sur le point de la mettre en place, tandis que treize pays ne les proposent pas du tout. « Cela signifie que plus de la moitié des pays analysés ne proposent pas ce service dans leurs pharmacies. La plupart de ces pays se trouvent en Europe centrale », analysent les futurs officinaux.
« L’objectif de cette enquête était de recueillir des informations sur les différentes pratiques officinales en Europe et de faire entendre aux pouvoirs publics les attentes des futurs pharmaciens concernant leur pratique professionnelle », expose Théo Favard, vice-président chargé des affaires internationales auprès de l’ANEPF.
L’étudiant tire de cette enquête de nombreux enseignements, notamment sur le niveau hétérogène des missions confiées aux pharmaciens à travers l’Europe. Mais il en retire surtout une certaine fierté sur les avancées obtenues les pharmaciens français. « Les autres pays nous envient ce que nous pouvons désormais réaliser en officine, notamment en termes de vaccination, une mission que nous avons la chance de pouvoir bientôt élargir », se félicite-t-il.
Un cocorico manifeste pour les étudiants français. Avec un bémol toutefois pour l’e-prescription. « Nous remarquons que certains pays l’ont déjà généralisée, alors qu’en France certains médecins écrivent encore à la main ! », remarque Théo Favard. Il fonde cependant ses espoirs sur « Mon espace santé » pour voir se généraliser la prescription électronique.