Êtes-vous prêts à renoncer à l’honoraire sur le médicament remboursable non prescrit ? 96,5 % des officinaux ont répondu par un non franc et massif à cette question posée dans un sondage sur Lequotidiendupharmacien.fr. Et beaucoup de confrères ont fait part de leur exaspération par rapport à cette éventualité. « Mais on marche sur la tête ! Un Doliprane 1 000 mg s’achète 1,10 euro HT chez le grossiste (1,12 TTC), et sans l’honoraire je dois le vendre 1,12 TTC ? », s’indigne Khaled R. Autrement dit, « avec la perte de ce pseudo-honoraire, on perd la marge et on vend à prix coûtant », traduit Michel R. Guillaume N, jeune pharmacien, a vite fait d’en tirer une autre conséquence : « si c’est juste donner les boîtes, Michel Édouard Leclerc s’en occupera beaucoup mieux que nous ».
Toutefois, une fois l’irritation passée, plusieurs confrères reviennent sur la nature exacte de cet honoraire. « Cet honoraire s’applique à une vente et non à une boîte, vente qui s’accompagne de consignes et mises en gardes », avance Carine M. ; « que ce soit avec ou sans prescription, notre rôle de conseil et de mise en garde sur l’utilisation reste le même, alors pourquoi faire une différence », poursuit Annick C. Quant à Didier Machicoane (président de la FSPF région Centre), il estime qu’« abandonner l’honoraire, c’est abandonner notre responsabilité. Cette rémunération n’est pas un cadeau de l’assurance-maladie : si nous acceptons le retrait de l’honoraire, nous n’avons plus aucune raison d’être derrière notre comptoir. Nos conseils, nos analyses d’ordonnance, notre diagnostic, sont autant de raisons qui valident son application ».
Un amendement pour régler le problème
Heureusement, la question de supprimer l’honoraire pour le non remboursable ne devrait bientôt plus faire l’objet de discussions. En effet, lors du Congrès national des pharmaciens à Reims la semaine dernière, Jean Debeaupuis, directeur général de l’offre de soins (DGOS), a confirmé que « l’honoraire de dispensation s’appliquait à tous les médicaments remboursables, qu’ils soient prescrits ou non » et a précisé que des « échanges sont en cours avec la DGCCRF et vont aboutir à la rédaction d’un amendement législatif dans le cadre de la loi de modernisation des systèmes de santé, pour éviter toute interprétation ».
Article précédent
La législation anti fraude fiscale se renforce
Article suivant
PLFSS 2016 : le réseau officinal à nouveau ciblé
Les mauvais chiffres du réseau officinal
Les pharmaciens notent et analysent les évolutions du métier
L’ordinateur ne remplacera pas le professionnel de santé
La législation anti fraude fiscale se renforce
Le zèle de la DGCCRF fait le buzz
PLFSS 2016 : le réseau officinal à nouveau ciblé
Se regrouper pour affronter la modernité
Les honoraires divisent toujours les pharmaciens
Les petites officines en grand danger
Des solutions à trouver d’urgence
Vers un nouveau statut juridique
L’honoraire toujours en débat