Palmarès « Prescrire » 2015 : trois médicaments récompensés

En 34 éditions, « Prescrire » n’aura attribué la pilule d’or qu’à 11 reprises. L’an dernier, elle a été remise après sept années blanches. Pour 2015, la revue prime trois médicaments, mais aucun n’obtient la fameuse pilule d’or. Les médicaments qui contribuent à améliorer modestement les moyens de prise en charge des patients sont « cités au palmarès ». Il s’agit cette année de Topiscab (perméthrine crème 5 %) du Laboratoire Codexial Dermatologie, indiqué dans la gale dès l’âge de 2 mois, et du Kétoconazole HRA (kétoconazole) fabriqué par HRA Pharma, dans le syndrome de Cushing endogène. Un médicament obtient le « tableau d’honneur », Hemangiol (propranolol) en solution buvable de Pierre Fabre Dermatologie, indiqué dans les hémangiomes graves du nourrisson. Ce bêtabloquant connu depuis les années 1960 est le deuxième médicament à avoir obtenu une AMM pédiatrique auprès de l’Agence européenne du médicament (EMA). Le directeur éditorial de « Prescrire », Bruno Toussaint, souligne l’absence de nouvelle molécule dans ce palmarès, en particulier l’absence des nouveaux antiviraux de l’hépatite C. Il reconnaît l’efficacité, par exemple, de l’association ledipasvir-sofosbuvir (Harvoni) sur certains génotypes, mais déplore « la sous-évaluation des effets indésirables » qui ne sont pourtant pas négligeables. Il rappelle que le sofosbuvir peut entraîner des problèmes cardiaques et peut-être musculaires, quand une autre association d’antiviraux dans le VHC a entraîné des décès et des greffes hépatiques lors d’essais cliniques. Or Harvoni présente dans son dossier une seule étude comparative pour évaluer les effets indésirables, incluant 155 patients, « quand il y a 170 millions de personnes infectées dans le monde ». D’où l’absence de pilule d’or pour 2015. « Ces médicaments sont certes très efficaces virologiquement mais peu connus concernant leurs effets indésirables parfois très graves. »