NICOLAS SARKOZY est à l’Élysée depuis un peu plus de trois ans et sa cote de confiance est au plus bas. Son gouvernement n’est guère davantage populaire auprès des pharmaciens, à en croire le dernier baromètre* réalisé par la société Call Medi Call pour « le Quotidien ». En effet, plus d’un titulaire sur deux (52,3 %) se dit « pas du tout satisfait » de l’action menée par l’équipe Fillon concernant l’officine, et près de 4 sur 10 se déclarent « peu satisfait ». Au total, le taux de mécontents s’élève, après trois ans d’action, à 92 %. Il est quasiment au même niveau qu’en février 2008, soit quelques mois après l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy.
Pourtant le gouvernement actuel, ministre de la Santé en tête, ne s’est pas ménagé pour défendre le modèle officinal français. Roselyne Bachelot a en effet tenu bon face aux velléités d’ouverture du capital ou de remise en cause du monopole de distribution des médicaments, alors même que les coups de boutoirs venaient souvent de son propre camp. Au-delà de la préservation des piliers de l’officine, la ministre a également donné de nouvelles perspectives d’avenir à la profession à travers sa loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST).
Sujets de discorde.
Mais, à côté de ses évolutions pour l’exercice professionnel, il y a aussi les sujets qui fâchent et qui laissent encore des traces dans la population officinale. C’est le cas du libre accès à certains médicaments ou de la réduction des délais de paiement prévue par la loi de modernisation de l’économie (LME). Il y a aussi les projets qui inquiètent, comme celui d’autoriser la vente de spécialités pharmaceutiques sur Internet (voir page 3).
Mais, surtout, les pharmaciens se plaignent du contexte économique dans lequel ils se trouvent. Une pharmacie par semaine met la clé sous la porte, dénonçait récemment l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). La situation est particulièrement tendue et la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) envisageait même dernièrement d’appeler à une grève des gardes et de la substitution.
La crise est passée par là et la profession a besoin aujourd’hui d’un ballon d’oxygène. C’est sa principale demande à l’heure actuelle. Dans le viseur, la trop forte dégressivité de la MDL** en vigueur. La FSPF, l’USPO et l’UNPF (Union nationale des pharmacies de France) réclament ainsi qu’elle soit corrigée d’urgence. L’USPO estime toutefois que la révision de la MDL doit obligatoirement s’accompagner de l’injection de 300 millions d’euros supplémentaires dans le réseau, afin de compenser la perte de marge enregistrée sur ces quatre dernières années.
Quoi qu’il en soit, les officinaux seront bientôt fixés. Les négociations sur la marge s’ouvrent en effet ce mercredi 19 mai. On verra alors si les mesures décidées dans les prochaines semaines permettront de redorer l’image du gouvernement aux yeux des pharmaciens.
** Marge dégressive lissée.
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