DANIEL BUCHINGER n’est pas seulement le pharmacien qui s’est dressé face au géant de la distribution Michel Édouard Leclerc. Il est aussi le président d’un groupement, Univers Pharmacie (UP), créateur de projets. Sa filiale Univers Pharmacie Développement (UPD) est le dernier en date. « Tandis que la rentabilité des officines diminue, leurs prix restent relativement stables et élevés. Aujourd’hui, la plupart des adjoints qui prétendent à devenir titulaire ne disposent pas des 20 % de l’apport personnel requis, déplore Constant Kuder, directeur d’UPD, le risque est que la pharmacie devienne une profession d’héritier ou une proie facile pour les investisseurs ». Aider les jeunes pharmaciens à disposer de cet indispensable apport financier, telle est donc l’une des deux composantes de l’offre proposée par UPD.
5 ans pour rembourser.
Concrètement, la filiale apportera au postulant jusqu’à 66 % de son apport personnel, soit de 360 000 à 540 000 euros (pour l’achat d’officine au CA de 2 à 3 millions d’euros). Le prêt est engagé sur 5 ans sous la forme d’obligations convertibles. Pourquoi ? « Car la loi sur les SEL ne permet pas de financer plus de 50 % du capital », explique Alain Douche, expert-comptable du cabinet CGP. À préciser, le remboursement de ces obligations devra intégrer, à terme, une prime de non-convertibilité au montant non négligeable… Mais c’est un peu le prix à payer pour bénéficier des nombreux atouts de cette solution financière qui permet au jeune pharmacien d’être propriétaire à 100 % de son officine, dès le premier jour. « Car, tout compte fait, et si l’on compare à l’option d’installation en SEL avec un confrère investisseur, calcule Alain Douche, le jeune titulaire devrait sortir gagnant de ce plan de financement. »
14 modules de formation.
Quels seront les heureux bénéficiaires de cette offre promise comme gagnante ? La question permet d’aborder l’autre aspect du projet UPD, la composante humaine. Les postulants pourront être soit des adjoints qui travaillent dans une officine UP, soit hors réseau, mais justifiant d’une expérience du comptoir d’au moins 5 ans. Quel que soit leur profil, les postulants devront suivre une formation assurée par l’école de formation de UP : de 2 ou 3 mois seulement (intensive) et non rémunérée pour les pharmaciens expérimentés, ou de 1 an et rémunérée dans la pharmacie d’un « parrain » pour les autres. Cette formation, assurée par des pharmaciens référents appartenant au réseau UP, déclinera 14 modules allant de la politique d’achat à la gestion de l’approvisionnement des maisons de retraite en passant par l’informatique, la démarque inconnue ou encore le management. Au terme de cette formation, l’adjoint postulant passera devant un comité de pilotage UP qui jugera de la validité de sa candidature. En cas d’acceptation de son dossier, l’adjoint s’engage bien sûr à adhérer à l’enseigne, à mettre en place la politique d’UP et à rester dans le groupe pendant les 7 années qui suivent le remboursement du prêt consenti par UPD, précise le groupement.
« Au total l’objectif de notre démarche est double, conclut Daniel Buchinger, faire entrer les jeunes dans un réseau de titulaires indépendants 100 % coalisés, et pérenniser ce réseau. »
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