En temps normal, les services d’Interpol répètent régulièrement que le trafic de faux médicaments rapporte davantage que la drogue. Rien d’étonnant que cette période d’épidémie soit a fortiori propice aux agissements des bandes criminelles dont le commerce fleurit au gré des pénuries de masques et de gels hydroalcooliques.
Courant mars, Interpol détectait déjà l’existence sur la toile de plus 2 000 bannières publicitaires dédiées au COVID-19. Avant cette alerte, le grossiste-répartiteur CERP Rouen avait été lui-même victime d’une escroquerie dans son approvisionnement en masques et gels hydroalcooliques pour un préjudice estimé à 6 millions d’euros. Depuis, de nombreux pharmaciens ont eux aussi fait les frais de ces arnaques en tous genres. Actuellement, les criminels ne sont pas des vendeurs de produits contrefaits mais bel et bien de faux interlocuteurs sommant les pharmaciens, acculés par l’urgence, de leur verser un acompte pour recevoir une marchandise qui n’arrivera jamais. Plusieurs pharmaciens parisiens rapportent ainsi avoir été approchés par un prétendu intermédiaire du fabricant de masques Valmy. Las, la précieuse cargaison, prépayée pour un montant de 5 000 euros, ne leur est jamais parvenue.
Dans le Rhône, les malfrats n’ont pas hésité à usurper l’identité d’une pharmacie pour extorquer des commandes de masques, de gants et de solutés hydroalcooliques auprès de particuliers. Jusqu’à la catastrophe sanitaire subie par le Grand Est qui n’a pas fait reculer les escrocs. La plupart des pharmaciens alsaciens ont ainsi reçu l’appel d’un interlocuteur se présentant comme le bras droit de Jérôme Salomon, directeur général de la Santé et leur proposant de passer commande pour des masques et du gel hydroalcoolique. Certains de ces officinaux se sont fait berner ; à leur corps défendant, les documents étaient parfaitement imités.
Ne jamais payer à la commande
Sollicités de toutes parts par ces prétendus fournisseurs, les titulaires ont parfois des difficultés à discerner les offres commerciales des arnaques. « Nous sommes chaque jour envahis de plusieurs dizaines de mails nous proposant solutés hydroalcooliques, masques mais aussi plexiglas de comptoir… », confirme Jocelyne Wittevrongel, titulaire dans l’Indre et secrétaire générale de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Afin d'éviter les mauvaises surprises, elle conseille aux pharmaciens de s’approvisionner auprès de leurs fournisseurs habituels et de rappeler les commerciaux afin de s’assurer de la véracité de l’offre. Quant aux inconnus, il est fortement recommandé de leur adresser une fin de non-recevoir, à moins qu’il ne s’agisse de fabricants locaux. « En tout état de cause, rappelle-t-elle, il ne faut jamais payer à la commande, au risque sinon de ne rien recevoir ! »
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