POURQUOI l’Assemblée nationale se permet-elle de rejeter la déchéance de nationalité pour les assassins de policirs ? Pourqoi le Premier ministre désavoue-t-il la députée UMP Chantal Brunel qui a proposé de remettre dans leurs bateaux les immigrés clandestins qui débarquent à Lampedusa ? Pourquoi Jean-François Copé, secrétaire général de l’UMP, reproche-t-il au magazine « Elle » d’avoir consacré plusieurs pages à Marine Le Pen, ce qui lui a d’ailleurs valu une vive riposte des journalistes de l’hebdomadaire ? Pourquoi M. Sarkozy, à la stupeur générale, reconnaît-il officiellement l’organisme qui a pris le pouvoir à Benghazi, bien que la crise libyenne risque encore de tourner à l’avantage de Kadhafi ?
Tous ces actes ont une seule raison : s’il devient impossible de prendre des voix au Front national, si, en outre, Marine Le Pen semble progresser dans les sondages chaque fois que M. Sarkozy imite les méthodes de l’extrême droite, il faut que le pouvoir, dont les chances s’amenuisent chaque jour, trouve d’autres réserves de suffrages. Ce brusque changement de cap, qui sert aux seuls intérêts de M. Sarkozy et de l’UMP, ne produira des résultats que si ceux qu’il vise, les centristes, obtiendront des gages. Il ne suffit pas en effet que M. Sarkozy soit très à droite la veille et presque à gauche le lendemain. Il faut qu’il refonde son programme pour le rendre acceptable aux centristes. Il a peu de chances de séduire François Bayrou qui, comme par le passé, préférera son voyage solitaire et stérile à une alliance qui lui accorderait plus qu’une parcelle de pouvoir. En revanche, Jean-Louis Borloo, ancien ministre d’Etat, met à profit son absence du gouvernement pour poser discrètement ses revendications. On va donc assister à un changement profond d’orientation de la campagne de Nicolas Sarkozy.
Le départ du gouvernement de Brice Hortefeux avait sonné le coup d’envoi de ce nouveau programme. Les consultations d’hommes comme Dominique de Villepin que M. Sarkozy, avec un soin extrême, a tenu à recevoir pour leur « parler du G20 » sont significatives. M. de Villepin répond aux invitations, pousse lui aussi le président à changer d’attitude dans des dossiers parfois importants, mais refuse, pour le moment, d’entrer dans un jeu dont il n’est pas dupe. D’une certaine manière, le chef de l’État, qui ne semble pas avoir prévu, il y a quelques mois, qu’il serait un jour en grand danger d’être battu, a été obligé de s’humilier. Un homme qu’il traitait naguère de « coupable » et qu’il voulait « pendre à un croc de boucher » devient presque son confident. L’ancien Premier ministre savoure visiblement le retournement du rapport de force dont il bénéficie.
Chaque voix comptera.
Si M. Borloo n’est pas candidat, Hervé Morin le sera et Dominique de Villepin peut l’être. Compte tenu de ce qu’indiquent les sondages d’opinion, le président ne peut plus se permettre de se dispenser d’une seule voix. Jean-François Copé suggère que le président est en tête malgré tout si on ajoute les voix de M. de Villepin aux siennes. Drôle de calcul. On ne sait pas exactement ce que représente Dominique de Villepin en suffrages (les sondages lui accordent entre 3 et 7 % des voix). Mais même 3 % feraient la différence et permettraient à M. Sarkozy d’être en tête au premier tour. La question est posée : pourquoi M. de Villepin, en se retirant de la course, ferait-il un si beau cadeau à M. Sarkozy ? Bien entendu, le président paiera tous les soutiens qu’il obtiendra par des postes prestigieux, pour autant que, par extraordinaire, il revienne en force dans la course et l’emporte une seconde fois. Dans ce charivari politique, il faudra aussi convaincre les élus de l’UMP, que le pouvoir balade d’une idéologie à l’autre selon le moment, et qui a son noyau dur composé d’hommes et de femmes particulièrement sévères en ce qui concerne l’immigration. M. Sarkozy ne peut pas faire tout et son contraire. Il ne faudrait pas que, dans trois mois, il change encore d’avis, s’emporte à l’occasion d’un crime odieux et fasse son petit numéro démagogique. Il ne peut remonter la pente que s’il clarifie son programme et s’il l’expose par des idées simples. M. Sarkozy est très discutable en politique intérieure, mais il a encore, en politique étrangère, et surtout européenne, quelques atouts susceptibles de former la base d’une plate-forme sincère, à l’égard du monde mais aussi de ses concitoyens.
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