Je suis convaincu que Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie, a raison de demander la création d’un indice, fondé sur les éléments d’un équilibre de vie, et qui remplacerait le PIB (produit intérieur brut). L’argent ne faisant pas le bonheur, on peut très bien être riche et malheureux. M. Stiglitz me permettra tout de même de m’inquiéter de ce qui nous attend : un mariage augmentera l’indice, un décès le diminuera et, entre-temps, nous ne saurons pas si nous sommes endettés, ni combien vaut un plat de spaghettis. Du coup, au lieu de quantifier ce que chacun d’entre nous a dans la poche, on va mesurer l’ineffable, par exemple la sublime mélancolie que je ressens quand j’assiste au coucher du soleil sur un lagon de Hawaii (j’ai tout inventé, je ne connais pas Hawaii). Nous ferions de la sorte un cadeau inestimable à nos gouvernements qui augmenteraient nos impôts en nous faisant remarquer que nous avons moins besoin d’argent que de sérénité et à nos commerçants qui augmenteraient leurs prix en nous rappelant que le PIB, c’est fini. Une fois sur la paille, nous continuerons à prétendre que ce qui compte, c’est le bonheur. Quant à ceux qui auront la malchance d’être à la fois malades et dans la mouise, nous les détesterons parce qu’ils feront baisser l’indice.
HUMEUR
À bas le PIB !
Publié le 17/09/2009
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› RICHARD LISCIA
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2686
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