LA RÉFORME des professions réglementées aura-t-elle lieu ? Il y a quelques jours encore, tout le monde aurait répondu « oui » à cette question. Aujourd’hui, le doute est permis. Plus précisément, certaines professions, comme celle de pharmacien, pourraient y échapper, à en croire les propos du principal instigateur, le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron. Interrogé sur Europe 1 la semaine dernière, le ministre affirme, contredisant du même coup son prédécesseur à Bercy, Arnaud Montebourg, que ce n’est pas en réformant les professions réglementées « qu’on rendra six milliards d’euros de pouvoir d’achat aux Français. Ce n’est pas vrai, c’est une illusion ». Emmanuel Macron enfonce le clou : « On ne va pas résoudre les problèmes des Français en sacrifiant les notaires ou les pharmaciens. » Toujours avec la volonté de rassurer les secteurs concernés, il ajoute : « Je veux leur dire que nous n’allons pas casser leurs professions. » Pour lui, les professions réglementées ne sont qu’une part minoritaire de la réforme envisagée pour la croissance et le pouvoir d’achat. Selon l’entourage du ministre, le combat engagé contre les professionnels de santé serait moins virulent que prévu. En fait, tout sera fait pour apaiser les pharmaciens, mais aussi les huissiers et les notaires. Et même s’il y aura bien une loi, il ne serait plus question de mettre fin à tous les monopoles. Les arbitrages ne sont pas encore pris, mais seulement quelques-unes des 37 professions réglementées devraient être concernées par une réforme, a indiqué Emmanuel Macron devant les députés. La réforme se fera « dans le respect de la sécurité juridique, de la sécurité sanitaire et de l’équilibre des territoires », ajoute le ministre de l’Économie.
Pour les pharmaciens, par exemple, contrairement à ce qui a été annoncé, le gouvernement ne devrait pas aller jusqu’à la vente de médicaments en supermarché. Il pourrait aussi proposer une ouverture limitée du capital. Quoi qu’il en soit, les officinaux seront rapidement fixés. « La décision sera prise dans les prochaines semaines par le Premier ministre », précise Emmanuel Macron. Le projet de loi ne devrait, quant à lui, pas être examiné par le Parlement avant l’année prochaine, alors que l’on parlait plutôt jusqu’à présent du mois d’octobre.
On le sait, la question fait débat depuis longtemps au sein du gouvernement. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a ainsi répété à maintes reprises qu’elle était défavorable notamment à la vente de médicaments en grande surface. Tout comme le secrétaire d’État à la réforme de l’État, Thierry Mandon, qui avait souligné cet été le rôle essentiel des officinaux. « Il y a des professions réglementées qui rendent un service réel à la population, les pharmaciens par exemple », expliquait-il.
Mais la profession n’a pas l’intention de se laisser endormir par toutes ces déclarations. Tant qu’elle n’aura pas de garanties, elle maintiendra la pression sur le gouvernement.
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