LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN. - Quelle est votre position sur le projet de nouvelle gouvernance de la retraite des libéraux ?
BERNARD LAGNEAU. - Il s’agit d’une volonté des pouvoirs publics de prendre la main sur le pilotage de la Caisse nationale, et l’on voit bien que ce principe sera transposé ensuite, par décret, aux différentes sections professionnelles. C’est un point de désaccord total entre le gouvernement et la CNAVPL et ses représentants, l’UNAPL, les syndicats et les organismes de retraite professionnelle : le choix du directeur de la CNAVPL et le choix du directeur de chaque section professionnelle doivent rester du ressort de chaque conseil d’administration. Pour nous, c’est un point qui n’est pas négociable. Sinon, à court terme, l’autonomie des sections professionnelles de retraite des libéraux disparaîtra. En tant que représentant de la CNAVPL, je demande donc la suppression de l’article 32 du projet de loi. Les représentants de toutes les sections professionnelles le demandent également. Nous intervenons sur ce point auprès des parlementaires, qui sont d’ailleurs mal informés, voire même désinformés, sur cette mesure et ses conséquences désastreuses.
Le projet de loi prévoit également la signature d’un contrat d’objectifs de gestion entre l’État et la CNAVPL, qui serait ensuite décliné entre la CNAVPL et les sections professionnelles. Qu’en pensez-vous ?
Pourquoi pas, si l’objectif est d’améliorer la qualité du service rendu. Mais aujourd’hui, la qualité de service de nos sections professionnelles est déjà très performante, que ce soit en termes d’information aux assurés, de communication, de simulations de retraite, etc. Le régime social des indépendants (RSI) a déjà signé, lui, une convention d’objectifs de gestion avec l’État. Pourtant, cela n’empêche pas ce régime de connaître actuellement de grandes difficultés. Et il est même devenu beaucoup moins performant depuis la fusion de ses organisations professionnelles (N.D.L.R. : le RSI a fusionné les caisses de retraite des commerçants et des artisans). Notamment, le taux de recouvrement des cotisations du RSI, qui était de 96 % avant la fusion, n’est plus que de 77 % depuis cette date.
Selon vous, les pharmaciens ont donc des raisons de s’inquiéter pour leur régime de retraite ?
Une chose est sûre : la spécificité et l’autonomie de chaque section professionnelle dans la construction des régimes complémentaires au sein de la CNAVPL sont des principes qui ont fait leurs preuves. C’est grâce à la spécificité de ces sections professionnelles et à la parfaite connaissance que chaque caisse de retraite libérale a de ses affiliés que des réserves financières importantes ont en effet pu être constituées.
La Cour des Comptes le souligne d’ailleurs dans son dernier rapport : grâce à ces réserves, sept sur dix des sections professionnelles libérales, dont la CAVP, pourront sans difficulté passer le cap de l’année 2040 et payer les retraites jusqu’à cette date. Dites-moi quel autre régime de retraite par répartition peut en dire autant aujourd’hui ?
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