EN PLEIN DÉVELOPPEMENT dans les hôpitaux mais encore peu connue en pratique ambulatoire, la « conciliation pharmaceutique » a pour objectif de connaître précisément la liste exacte de médicaments pris par un patient, afin de réduire les risques d’interaction, mais aussi d’éviter les ruptures de traitement lorsqu’un malade arrive à l’hôpital, puis en ressort. Venus présenter leur expérience dans ce domaine, plusieurs pharmaciens hospitaliers de la région ont détaillé leurs méthodes de travail et les avantages de la conciliation. Très répandue au Québec, elle permet de détecter jusqu’à 60 % d’incohérences ou d’anomalies dans l’ensemble des traitements médicamenteux des patients hospitalisés, a expliqué une pharmacienne canadienne travaillant actuellement dans un hôpital alsacien… où la conciliation qu’elle effectue a révélé des chiffres comparables. Les échanges entre les médecins et les pharmaciens hospitaliers ont peut-être dépassé les compétences du public, mais celui-ci n’en cite pas moins de nombreuses anecdotes, personnelles ou familiales, qui illustrent les conséquences du manque de coordination entre les traitements hospitaliers et ambulatoires.
Si les pharmaciens et les médecins hospitaliers plaident pour la généralisation de la conciliation, le président de l’Ordre régional des pharmaciens, Christian Barth, par ailleurs l’un des deux seuls officinaux présents lundi soir, a rappelé que la lutte contre les iatrogénies et les interactions se fait déjà, en ville, dans le cadre du dossier pharmaceutique (DP), particulièrement bien développé dans la région, puisque 99 % des pharmacies alsaciennes sont connectées au DP, et 800 000 Alsaciens en possèdent un. De plus, le DP s’enrichit actuellement de nouvelles fonctions favorisant la coordination et la continuité des soins, mais permettant aussi de contacter individuellement les patients en cas d’alertes et de rappels de lots. Alors que le dossier médical personnel (DMP) tarde à prendre son essor, en dépit des assurances régulières de ses responsables sur son « développement rapide », le DP, développé par les seuls pharmaciens sans aide extérieure, constitue un exemple réussi de gestion rationnelle des traitements. Le modèle est d’autant plus remarquable que « les professionnels de santé français ne savent pas bien coopérer ensemble », relevait en conclusion le directeur de l’ARS d’Alsace, Laurent Habert, en plaidant pour le développement de nouvelles initiatives dans ce domaine.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion