On nous trouvera quelque peu exigeant, mais nous attendions des débats de la gauche qu'ils se concentrent autour du noyau dur de la politique, le chômage et la dette, ou comment créer massivement des emplois en France tout en rétablissant les comptes publics. On nous trouvera quelque peu simplificateur mais, en dehors de la grande réforme qui atteindrait ces deux objectifs, les autres dossiers nous semblent moins urgents, mieux : ils seront plus aisément résolus, même celui de la crise environnementale, si nous pouvions accroître notre rythme de croissance.
Si chacun d'entre nous était capable de s'arracher à ses propres convictions, si nous pouvions tous sortir enfin des clivages idéologiques qui continuent à saper l'économie nationale, nous devrions tomber d'accord sur au moins un grand constat : chacun des candidats, dans le large spectre qui va de l'extrême gauche à l'extrême droite, mérite notre considération. Que certains d'entre eux suggèrent des solutions aventureuses dont nous sommes prompts à dénoncer les risques n'enlève rien à la logique qui les détermine, ni à la conviction qui les anime, ni à l'intelligence de leurs analyses. Aussi bien mon reproche personnel ne s'adresse-t-il à aucun des candidats mais au contenu de leurs programmes, non parce que ce contenu est faible, mais parce qu'il ne forme pas une synthèse forte, claire, compréhensible et adaptée à la gravité de notre crise. Les projets contiennent, même quand ils apportent un changement fondamental, des séries de propositions qui, si elles sont mises bout à bout, constituent l'instrument d'une action gouvernementale. Mais ils semblent tourner autour de l'essentiel, le chômage, maladie extrêmement sérieuse de notre époque, parce que personne ne sait vraiment comment relancer la croissance.
Le vrai tournoi de la gauche
La campagne reprendra des forces après la primaire, parce que la primaire elle-même ne dira pas qui est le représentant de la gauche. La campagne dira seulement qui n'a pas été éliminé par le processus discipliné de la gauche. Mais les 22 et 29 janvier, on ne s'attend pas à une participation aussi élevée que pour la droite et, au soir du 29, on saura qui prendra part au tournoi réel et utile de la gauche. Le brusque affaissement de l'intérêt populaire pour l'élection présidentielle est dû à la complexité des programmes, aux scores infinitésimaux que feront les candidats de la gauche au premier tour de la primaire, qui se partageront un bien petit gâteau, et surtout au sentiment que la messe n'est pas dite, que n'émerge pas un homme fort de cette large confrontation nationale entre de si nombreux personnages.
C'est certain à gauche et c'est même vrai pour la droite car François Fillon ne règne plus sur les sondages comme il y a quelques jours encore. Il n'est plus celui qui arrive en tête de toutes les enquêtes d'opinion. Il est devancé au premier tour par Marine Le Pen et, horreur et damnation, il est concurrencé par d'autres candidats qui menacent sa deuxième position. D'où vient qu'il soit bruquement en perte de vitesse alors que la vraie campagne n'a pas encore commencé ? Sans doute de ses hésitations en matière de sécurité sociale, qu'il a corrigées en rassurant les Français au sujet de ses intentions altruistes et même chrétiennes, mais qu'il a corrigées de nouveau en réaffirmant qu'il maintiendrait le contenu de son projet dans son intégralité. M. Fillon a commis ou non une erreur de communication. Cependant, le problème est ailleurs. Il se situe dans une période historique extraordinairement incertaine, celle où il ne faut que quelques jours pour que le peuple brûle ce qu'il a adoré, celle où les triomphes fulgurants se transforment vite en déroutes, celle où le plus dur est moins d'obtenir la victoire que de durer et de résister comme un roc exposé à la tempête.
C'est ainsi. Plus rien ne doit nous surprendre, ni une ascension irrésistible de Jean-Luc Mélenchon, qui se gausse de la primaire et attend son heure, ni une arrivée en force d'Emmanuel Macron qui, lui, peut priver la droite et la gauche d'une partie de leurs forces vives. Evitons les pronostics.
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