1. Assurer sa mission de service public
Première chose que les officinaux demandent à leur grossiste répartiteur, c’est d’assurer leur mission de service public tel que défini dans le Code de la santé publique. Les répartiteurs ont ainsi l’obligation de livrer dans les 24 heures toutes les officines de leur territoire de répartition, de référencer au moins 9/10e des médicaments, de disposer d’un stock garantissant deux semaines d’approvisionnement.
« En réalité, ils vont au-delà de ces obligations, en assurant deux livraisons par jour et un stock moyen de 18,5 jours », écrit l’IGAS dans un rapport sur la distribution en gros du médicament en ville (juin 2014). D’où la grande satisfaction de la majorité des officinaux sur ces points. Par ailleurs, le grossiste répartiteur assure d’autres missions telles que le respect la chaîne du froid pour les produits thermosensibles.
2. Bien gérer les ruptures d’approvisionnement
Les ruptures d’approvisionnement, de plus en plus fréquentes, constituent un point d’ombre dans la mission de distribution de médicament. Certaines peuvent relever d’exportations excessives (cette activité bénéficiaire venant financer l’activité déficitaire de répartition), d’autres de contingentements trop stricts.
Mais il est difficile de distinguer ces situations et de déterminer qui est le responsable entre le laboratoire et le grossiste répartiteur. « Et ce d’autant plus qu’ils ont tendance à s’accuser l’un l’autre ! », observe Laurent Filoche, président du groupement Pharmacorp et président de l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO).
3. Avoir un faible taux d’erreur dans les livraisons
Un point important pour l’officinal qui se doit d’honorer les commandes des patients. Aujourd’hui, la majorité des grossistes répartiteurs sont très automatisés et ont mis en place des moyens modernes pour obtenir des taux d’erreurs de livraison très bas.
4. Une disponibilité téléphonique
Le secteur étant en crise, les grossistes répartiteurs ont fourni de nombreux efforts pour améliorer leur rentabilité. Ils ont d’abord rationalisé leur activité, en livrant moins souvent (le fournisseur principal livrant deux fois par jour et les autres une fois, alors qu’ils livraient 3 ou 4 fois par jour il y a quelques années), puis en réduisant leur effectif (qui est passé de 14 000 à 12 000 personnes en 6 ans, selon l’IGAS) et certaines agences ont fermé.
« Il y a donc moins de personnes pour répondre au téléphone et on tombe de plus en plus sur des plateformes téléphonique, ou on peut consulter les sites Internet des grossistes dont certains sont bien conçus. Mais rien ne remplace le contact humain », témoigne Laurent Filoche. De plus, cet état de fait rend parfois la situation difficile à gérer face au patient, à qui l’on ne peut pas fournir d’information.
5. Un soutien financier
Il n’est pas rare que les grossistes répartiteurs viennent soutenir financièrement les officines clientes en difficulté. En proposant, par exemple, d’étaler les paiements sur plusieurs mois ou de redécouper leur dette. « Les grossistes répartiteurs deviennent des créanciers de derniers recours quand la banque refuse un découvert ou un prêt, évoque Laurent Filoche. Bien entendu, leurs taux d’intérêts sont plus élevés que ceux des prêts bancaires ! Mais c’est tout de même grâce à cette offre des grossistes que certaines officines ont réussi à survivre. Sans leur aide, il y aurait plus de dépôt de bilans. »
6. Plus de transparence
Remises « non payées » ou « non versées dans leur intégralité », « avoir avec minoration », mode de calcul « totalement opaque »… Les problèmes de paiement des remises commerciales promises par les grossistes ont le don d’énerver certains titulaires, comme l’a montré Pierre-Jean Descaux qui a récolté en 2015 une centaine de plaintes de confrères.
Toutefois, pour Laurent Filoche, le problème n’est pas unilatéral. « Le taux de remise moyen des grossistes à une pharmacie est maintenant inférieur à 1 %. Or les grossistes annoncent en général un taux de remise de 3 % qui, en réalité, ne va pas s’appliquer sur l’ensemble des produits commandés. Mais les titulaires ne sont pas dupes de cette approche commerciale », relève-t-il. Dans le détail, les grossistes découpent leurs taux de remises en paliers selon les prix du médicament et le taux de TVA des produits.
De plus, les médicaments froids et les stupéfiants sont exclus des remises. Pour les génériques, les taux de remises sont encore différents. Conclusion, il est quasiment impossible pour le pharmacien de s’y retrouver, même si les taux de remise appliqués sont inscrits sur la facture pour chaque ligne de produit.
7. Des services annexes
Centrale d’achat, groupement, formations, fourniture de matériel de MAD, d’équipement informatique ou d’outils de communication… Les grossistes répartiteurs se sont orientés vers d’autres activités plus lucratives pour pallier la dégradation de la rentabilité de l’activité répartition depuis 2002.
« Ces services sont aussi, pour les grossistes répartiteurs un moyen de se préparer à l’ouverture du capital en ayant déjà des pharmaciens intégrés à leur système, analyse Laurent Filoche. Certains pharmaciens, par choix, par facilité ou car ils sont engagés financièrement avec le grossiste, adhèrent à ces services. Mais il serait plus intéressant de mettre en concurrence plusieurs prestataires afin d’obtenir la meilleure offre et le meilleur tarif. »
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