ANCIENS COMBATTANTS ? Oui ! Nous étions il y a plus de 20 ans des premiers combats contre Michel Édouard Leclerc (MEL). À l’époque, sa phrase préférée était : « Il faut forcer le droit pour faire avancer la loi ». Et il a obtenu, contre toute attente, et beaucoup disent grâce à un soutien au gouvernement, que la pharmacie ne doit plus être considérée comme circuit sélectif de distribution (un non-sens). Seule consolation, mais encore détournée, la présence obligatoire et permanente d’un pharmacien diplômé. Or, Mme Laurence Dubois, responsable des centres de para c/o Leclerc, avoue elle-même dans votre article (voir « Le Quotidien » du 30 novembre) : « Pour assurer une présence permanente, ils doivent parfois se partager entre deux parapharmacies ». Comment la présence peut être permanente (j’ai compté 45 heures/semaine sans vacances) et partagée ? C’est encore un tour de magie de MEL. Mais que fait donc la DGCCRF ? Je me refuse à penser qu’aujourd’hui un quelconque soutien puisse lui permettre encore de forcer le droit.
Mes chers confrères, je vous engage fortement à suivre les conseils de notre présidente nationale de l’Ordre et d’éviter de servir de « haut-parleur » à cette campagne. Lors de notre première passe d’arme, MEL s’était vanté d’avoir eu, grâce à la forte réaction des pharmaciens, l’équivalent de plusieurs millions de francs de publicité. Donc agissez en silence. Chaque fois qu’il est possible, saisissez la DGCCRF afin de faire respecter la loi. N’hésitez pas dans les zones sensibles à parler avec vos clients ! Jamais MEL n’a fait baisser le prix des carburants sur les autoroutes. Les prix des médicaments dans les centres de para Leclerc en Italie sont plus chers que dans les pharmacies. Quand il assure que les clients auront les mêmes conseils que chez nous, vous voyez bien que cela est déjà physiquement impossible. Le temps de présence du pharmacien est ridicule par rapport à l’amplitude d’ouverture et le nombre de clients. Faites la comparaison sur le service rendu et la proximité, entre 22 000 pharmacies et 134 centres Leclerc.
Le seul pouvoir d’achat qui l’intéresse, c’est celui de son système. Voir l’appauvrissement des fournisseurs et l’augmentation des marges. Il faut sortir de cette logique populiste qui consiste à dire que le prix des médicaments sera plus bas. C’est vrai pour attirer plus de clients sur les denrées à forte marge. Mais dans quelles conditions de qualité, de service et de sécurité ? Nous serons bientôt en mesure de proposer le service du dossier pharmaceutique (DP), même sur le produit conseil, que je me refuse d’appeler OTC, mais PPP : produit de prescription pharmaceutique.
Seule ombre au tableau, certains confrères jouent contre leurs camps et transforment leur officine en épicerie « low cost ». Il ne faut pas s’étonner, dans ce cas, qu’un épicier veuille prendre notre pharmacie.
En conclusion : il y a 25 ans, nous avions coutume de dire qu’il y avait un pharmacien sur le plateau de Mille Vaches et pas de centre Leclerc. C’est encore vrai aujourd’hui.
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