Gilles Bonnefond a présenté aujourd’hui, en détail, l’avenant 11 de la convention pharmaceutique signé par l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine, le 20 juillet. Cette réforme structurelle de la rémunération consiste à neutraliser les conséquences de la baisse des prix du médicament par l’introduction de trois nouveaux honoraires.
Au-delà des nouvelles missions, l’avenant à la convention signé le 20 juillet dernier apporte une modification substantielle à la rémunération du pharmacien. La marge à la boîte deviendra secondaire au profit de la valorisation de l’acte de dispensation. Pour Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), signataire de l’avenant, il s’agit de stopper une mécanique meurtrière pour le réseau officinal. Au regard des statistiques IMS-Pharmastat, les pharmaciens ont perdu au cours de ces six derniers mois, 88 650 090 euros de marge, soit 3,40 % par rapport à la période de référence 2016, rappelle-t-il. Depuis janvier 2015, ce sont au total 676 millions d’euros de chiffres d’affaires et 283 millions d’euros de bénéfice qui se sont ainsi évaporés.
D’où l’urgence de la signature d’un avenant dont la partie économique garantit « que ce schéma ne se reproduira plus », justifie Gilles Bonnefond. Les nouveaux honoraires de dispensation, prévus pour compenser les effets de la baisse du prix du médicament, ne pouvant se mettre en place pour des raisons techniques qu’en 2019, un apport de 70 millions d’euros va être assuré par le biais d’une modification de l’arrêté de marge, dès le 1er janvier 2018.
Pour les médicaments de 0 à 1,91 euro (prix fabricant HT), une marge de 11 % sera instituée à cette date. En retour, les médicaments dont le prix se situe entre 1,91 euro et 22,90 euros verront leur marge baisser à 20,75 %, au lieu de 25,5 % actuellement. Les autres marges appliquées actuellement ainsi que les honoraires complexe et à la boîte restent inchangés.
2019 sera en revanche l’année de tous les bouleversements. La marge des médicaments entre 0 à 1,91 euro restera certes identique mais celle des produits entre 1,91 et 22,90 euros continuera de baisser pour atteindre 12,5 % en 2019 (6,5 % en 2020). En revanche, de nouveaux honoraires de dispensation apparaîtront : 0,51 euro sera accordé pour toute ordonnance tandis qu'un honoraire de dispensation de 2,04 euros (3,57 euros en 2020) est prévu pour les médicaments spécifiques (stupéfiants, hypnotiques…), soit plus d'une dispensation sur trois. Enfin un troisième honoraire, équivalent à 0,51 euro (1,58 euro en 2020), rémunérera toute dispensation liée à l’âge, c’est-à-dire celles concernant les patients âgés de 70 ans et plus et les enfants de moins de trois ans.
Ces nouveaux honoraires* seront cumulables et seront perçus pour chaque dispensation d’une ordonnance, y compris pour les renouvellements. Cumulés aux deux honoraires actuels dont le montant reste inchangé, ce seront donc cinq honoraires différents qu'un pharmacien pourra percevoir en une seule dispensation. Au total, rappelle l’USPO, « 215 millions de marge supplémentaire seront ainsi distribués aux officines sur trois ans. »
*TVA de 2,1 %
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