?Comment encourager les professionnels de santé à travailler ensemble ? Et en particulier les pharmaciens et les médecins ? Quels outils mettre à leur disposition ? Quels moyens leur proposer ? Autant de questions auxquelles les premières réunions organisées par « le Quotidien du Pharmacien » et « le Quotidien du Médecin », en partenariat avec les Laboratoires Mylan, ont tenté de répondre. Des réunions qui ont mis en évidence l’intérêt de s’inspirer de l’expérience des réseaux de soins. Explications.
PLACER LE PATIENT au cœur de la réflexion de l’ensemble des professionnels de santé. Tel est l’objectif vers lequel tend aujourd’hui le système français de santé ; en particulier depuis que le parcours de soins en est devenu le maître mot. « Un objectif naturel », selon ce médecin gériatre malouin (Ille-et-Vilaine), et que les professionnels de santé auraient, en réalité, « fait leur depuis plus de dix ans » dans la cité corsaire et dans ses environs, explique cet ancien médecin généraliste. Un objectif certes « logique », mais qui semble peiner à devenir réalité dans l’ensemble de l’Hexagone.
Car « la logique des tuyaux d’orgue a la vie dure », déplore ce pharmacien ruthénois (Aveyron). Le patient continuerait donc d’avoir autant d’interlocuteurs que de professionnels de santé et sans que ceux-ci « ne communiquent forcément entre eux et donc ne coopèrent », regrette également cet officinal de Blois (Loir-et-Cher) qui, à l’instar de ses confrères de Forges-les-Eaux (Seine-Maritime), « rêve d’une chaîne de soignants constituée d’autant de maillons que de professionnels impliqués dans la prise en charge du patient ».
Une chaîne de soins qui existerait pourtant « depuis longtemps », selon ce médecin brestois (Finistère). Et d’expliquer qu’« au sein du service de santé des armées, chacun travaille main dans la main pour le seul bénéfice du patient et dans l’intérêt de tous les soignants ». Une discipline toute militaire qui semble toutefois « plus compliquée à instaurer dans le monde civil et, en particulier, dans l’univers ambulatoire où les libéraux sont par nature indépendants ».
À moins de réussir à « fédérer l’ensemble des professionnels de santé autour d’une thématique commune », témoigne ce médecin carpentrassien (Vaucluse). Et son confrère castelroussin (Indre) de suggérer naturellement « un domaine thérapeutique ». La raison?? « Chacun n’a d’autre choix que de se rapprocher des autres professionnels, quand bien même il ne s’agirait pas, à proprement parler, de confrères, afin de partager des informations sur le patient et donc d’en récupérer », explique ce praticien de Bourges (Cher).
L’échange, le propre du réseau de soins.
Une démarche qui a fait ses preuves, puisqu’« elle a motivé la mise en place des réseaux de soins », explique, ce pharmacien stéphanois (Loire). Et son confrère de Roanne (Loire) de préciser : « L’échange est par nature le propre d’un réseau de soins puisque, sur la base du volontariat, des professionnels de santé de disciplines différentes – médecins généralistes et spécialistes, pharmaciens, infirmiers, kinésithérapeutes... – et travaillant à l’hôpital aussi bien qu’en ville collaborent dans le cadre de la prise en charge de patients souffrant d’une pathologie spécifique ». Le réseau de soins se fonde en effet sur la coordination des professionnels qui s’engagent à assurer la continuité des soins et à améliorer leur qualité. Conséquence : les médecins impliqués dans la prise en charge du patient échangent toutes les informations utiles et les examens nécessaires sont effectués une seule fois, avec, à la clé, une économie de temps et un gain d’efficacité.
Une collaboration qui ne se limite d’ailleurs pas aux seuls soignants puisque des psychologues et autres travailleurs sociaux sont souvent associés à l’équipe soignante. Le plus souvent formés autour de pathologies chroniques (asthme, diabète, hypertension artérielle, dépression...), voire lourdes (VIH, VHC, cancers), les réseaux peuvent également se constituer autour de problèmes médico-sociaux tels que l’alcoolisme, la toxicomanie ou l’aide aux populations en difficulté. Autant de thématiques qui nécessitent non seulement de développer l’aspect curatif, mais aussi la prévention.
Une nécessaire messagerie sécurisée.
D’où la nécessité de « mettre en place une messagerie sécurisée qui permettrait à la fois des échanges en toute quiétude, sans risque de déranger le praticien lors d’une consultation, et des retours d’information partagés », explique ce pharmacien de Montélimar (Drôme). Un souhait partagé par ce médecin de Guingamp (Côtes-d’Armor), où « dans le cadre de réseaux informels, médecins et pharmaciens échangent quotidiennement au téléphone ». Mais pas les infirmières...
Tous s’accordent néanmoins à reconnaître que trop de formalisme « nuirait incontestablement à la souplesse d’utilisation et à l’immédiateté des réponses ». Une aspiration qui, néanmoins, semble d’autant plus légitime que, dans le cadre de ces réseaux, des formations sont souvent distillées, à l’instar du réseau diabète de Perros-Guirec (Côtes-d’Armor) au sein duquel « les médecins forment les intervenants auprès des patients diabétiques », explique cette officinale.
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