ON N’A PAS OUBLIÉ les travaux de Maurice Merleau-Ponty sur Cézanne. Rappelons que la phénoménologie n’est pas une doctrine mais une attitude. Il s’agit de retrouver, par une posture naïve, le surgissement même du Monde. Naïf, natif…, c’est-à-dire retrouver ce monde « d’avant la connaissance et dont la connaissance parle toujours », selon la formule de Husserl.
On comprend pourquoi un tableau selon Courbet ne fait pas référence à autre chose que lui-même, ou, comme le dit Jean-Luc Marion, « il surgit comme un événement qui se produit comme tel… Le peintre ne reproduit rien qui serait déjà visible, il impose un nouveau visible à la visibilité. »
Ceci entraîne deux conséquences dans la manière d’aborder Courbet. Le peintre n’a pas, dans un premier temps, une excellente vision qu’il reproduit dans le tableau, mais il voit en tant que peignant. Personne ne l’exprime mieux qu’Ingres : « Ce garçon-là, c’est un œil ; il voit dans une perception très distincte pour lui, des réalités, si homogènes entre elles, qu’il improvise une nature plus énergique en apparence que la vérité. » C’est cette énergie de vibration, ainsi que les sujets campagnards, qui ont pu faire parler de « réalisme » à propos de Courbet. Une conception que Jean-Luc Marion ne cesse de déconstruire, suivant en cela la vision de Proudhon.
Sauf, précise l’auteur, si on entend par réalisme le fait de traduire l’invisible d’usage en un visible réel, en faisant surgir la chose vue en son acte, le même que celui de l’œil du peintre. Quoi de plus phénoménologique, de moins interprétatif, que Courbet peignant « un quelque chose au loin », qu’il ne voyait pas en tant qu’objet précis. On alla voir, c’était des fagots.
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