« Nos docteurs en pharmacie n’ont toujours pas le droit de vendre des médicaments sans ordonnance » se plaint Michel-Édouard Leclerc dans sa dernière campagne TV. Mais qu’en pensent les docteurs en pharmacie Leclerc ?
Thomas*, la trentaine, aujourd’hui titulaire, a travaillé un an à la tête d’une parapharmacie du distributeur. « C’était il y a cinq ans, j’étais en 6e année de pharmacie, non thésé. » Pour lui, il est difficile de généraliser le fonctionnement de ces parapharmacies. Les centres Leclerc sont franchisés et chaque directeur met en place sa propre politique. « Le directeur m’a engagé car certains laboratoires imposent l’embauche d’un pharmacien dans leur contrat commercial. Il aurait préféré que je fasse deux heures par semaine plutôt que 20, parce qu’il devait me payer plus cher qu’un autre employé. Quand je suis parti, je n’ai pas été remplacé… Mais d’un Leclerc à l’autre, les situations sont différentes. »
En soi, la perspective de vendre des médicaments en GMS ne pose pas de problème à Thomas, mais cette pratique serait, selon lui, confrontée à certaines difficultés. Si des contrats commerciaux imposent la présence d’un pharmacien, celle-ci n’est pas assujettie aux horaires d’ouverture et surtout, aucune vérification de présence n’est effectuée. Le travail à flux tendu, qui impose une grande flexibilité aux employés, l’a parfois mené à des situations cocasses : « Pour pallier un manque, il m’est arrivé plusieurs fois de recevoir l’aide du poissonnier à la parapharmacie », s’amuse-t-il.
Cœur de business.
Quant aux fameux « prix Leclerc », Thomas se souvient des relevés de sa zone de chalandise : « Nous n’étions pas les moins chers, d’autant que le centre était situé à la campagne, où on pratique des tarifs 20 à 30 % plus élevés qu’en ville ». Thomas pense que les responsables de parapharmacie en GMS ne demandent pas forcément à vendre du médicament, certains ayant même quitté l’officine pour ne plus avoir à assumer la responsabilité de la délivrance.
Solange*, titulaire pendant 10 ans, a ensuite occupé un poste important chez Leclerc, où elle a rencontré beaucoup d’anciens officinaux. « Au début, ils étaient peu nombreux à adhérer à l’idée de vendre des médicaments dans des espaces réservés de la GMS, mais cela a changé, ils sont de plus en plus motivés et souvent la délivrance du médicament leur manque. » Sur le site mouvement-leclerc, Éric, Docteur en pharmacie et responsable de la parapharmacie Leclerc de Saintes (Charente-Maritime) témoigne au contraire de son bonheur professionnel : « Ne pas vendre de médicaments ne réduit pas l’intérêt de mon travail. Au contraire : plutôt que d’être un vendeur parmi d’autres, je suis aujourd’hui responsable d’une parapharmacie ».
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