L’astrophysique a tenté de nous expliquer la naissance de l’univers à partir d’une formidable explosion, il y a environ 13 milliards d’années. En 1952, avec la découverte de la structure de l’ADN par Watson et Crick, nous avons appris que l’unicellulaire vivant était intégralement constitué de matière physico-chimique. Mais l’être humain ne se réduit pas à cela. Il est un sujet qui dit « Je » lorsqu’il s’exprime en français, ce qui signifie également qu’il fait partie d’une culture et d’une histoire particulière.
Or, note dès le début Edgar Morin, les sciences de la nature et celles baptisées « humaines » constituent des domaines, des études, des livres bien séparés. Pourtant, l’univers est en nous et nous sommes en lui. L’atome de carbone est nécessaire à la vie, il s’est disséminé et on voit que l’histoire de l’univers est finalement liée à notre propre naissance, laquelle s’épanouira au travers de la société et de la culture.
Nous sommes en fait, dit Edgar Morin, 100 % biologique, 100 % social, 100 % individu. C’est cela le penser global, une manière d’unir les parties en un tout, un tout complexe – on sait que c’est le maître mot de l’œuvre publiée au Seuil de 1977 à 2004 sous le titre « la Méthode ». Cette complexité, le livre la développe de façon plaisante, en réinstallant l’histoire humaine dans des définitions pratiques, mais en fait mutilantes, selon l’auteur.
Homo economicus
On définit l’individu humain comme sapiens, doté de raison. Mais il est aussi demens, porté à l’excès, au délire et à la folie – l’humanité accouche alors de Gengis Khan, Napoléon ou Hitler. Il faut donc que la passion soit surveillée par la raison. Une autre définition de l’homme est Homo faber. Il est producteur et utilisateur d’outils, mais il produit aussi des croyances, des mythes et des religions.
Depuis le XIXe siècle, l’Homo est essentiellement economicus, ce qui produit, on le sait exploitation, clivage entre nations riches et pauvres et, aujourd’hui, « l’oubli de la nature ». Edgar Morin se montre très solidaire du combat écologique, et très en colère contre une politique qui envisage l’homme « comme si nous étions de purs objets économiques, mesurés par le PIB et la croissance ».
Avoir une conception complexe, ne pas s’en tenir à la quantification, mais « avoir en soi une vision plus humaine qui nous fait habituellement défaut », c’est penser tout ce qui nous relie aux autres et à l’univers, car nous ne sommes que « poussière d’étoiles ».
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