Point de progrès sans échanges. Et pas d’échange sans outils adaptés ! Une évolution des pratiques souhaitée par les professionnels de santé, et en particulier les médecins et les pharmaciens, pour améliorer la prise en charge des patients. « Il ne saurait y avoir de réelle coopération interprofessionnelle sans communication, affirme ainsi Jean-Luc Audhoui, chargé de la communication de la fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). La convention pharmaceutique, en est un exemple. Elle a généré des incompréhensions entre deux professions, qui ont pourtant tout à gagner à travailler ensemble, du fait de mauvaises interprétations ».
Pour Gilles Bonnefond président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), le dossier des médicaments génériques illustre également ce besoin. « Il faut transmettre aux professionnels une information fiable et ainsi leur donner les moyens d’apprécier la qualité des médicaments génériques. Ils doivent connaître le sens exact de la notion de biodisponibilité, l’origine des produits et la façon dont sont réalisés les contrôles ».
D’où l’idée de développer des formations communes aux deux professions. « Pour apprendre à travailler et à fonctionner ensemble, il est indispensable de parler le même langage et donc de se côtoyer régulièrement », explique François Wilthien, premier vice-président de MG France. Mais pour autant qu’il soit nécessaire, ce préalable ne saurait suffire à rapprocher deux professions encore trop habituées à cohabiter et peu enclines à coopérer. Il faut donc aller plus loin afin de favoriser, au quotidien, un échange propice au décloisonnement.
« La carte Vitale permet au médecin de connaître les prescriptions, traitements et autres prises en charge antérieurs du patient, mais il ne s’en sert pas toujours. La coordination des soins entre médecins et pharmaciens, est particulièrement utile pour éviter la iatrogénie, et nécessite la mise en place d’outils simples » explique Monique Guérin, médecin généraliste installée à Paris. Une évolution qui, selon Pierre Levy, secrétaire général de la Confédération des syndicats des médecins de France (CSMF), permettra « d’éviter les mauvaises interprétations, sources de méfiance et donc de conflits ». Un avis partagé par François Wilthien, qui considère « impossible une véritable coopération sans que les moyens nécessaires au décloisonnement ne soient mis en place et donc que des outils adaptés ne voient le jour ».
Des outils qui pourraient s’inspirer de ceux créés par les professionnels impliqués dans la prise en charge des patients atteints de cancers. « Confrontés à une diminution des durées de séjour et afin d’assurer le continuum entre l’établissement hospitalier et le domicile du patient, deux types de dossiers ont été mis au point afin d’assurer la transmission réciproque des informations, d’une part entre les établissements et les acteurs en charge des soins au domicile du patient ; et d’autre part entre ces acteurs libéraux eux-mêmes », explique Pierre Berthlier, pharmacien francilien. Le dossier Communiquant en Cancérologie (DCC)), contient ainsi des données partagées et des données techniques, accessibles au patient à sa demande. Le dossier de liaison, quant à lui permet le suivi quotidien du patient et réunit donc toutes les informations nécessaires à sa prise en charge.
Deux exemples qui contribuent à fluidifier la transmission des informations et ainsi répondent à la problématique posée par le président de la CSMF, Michel Chassang : « comment informer de manière simple chaque professionnel de santé afin qu’il soit au courant de tout ce qui concerne le patient ? ». Car la fluidification de l’information passe par une simplification des données et donc une uniformisation des supports. « C’est ce double objectif qu’ont d’ailleurs poursuivi les initiateurs du dossier pharmaceutique », ajoute encore Olivier Lebris pharmacien francilien.
Un dossier pharmaceutique (DP) qui, à terme, doit alimenter le dossier médical partagé (DMP) sur le volet médicament. Et force est de constater qu’avec 25 millions de patients qui ont adhéré et la quasi-totalité des officines raccordées, le DP a fait la preuve de son efficacité. Sans compter que désormais, à titre expérimental, des anesthésistes-réanimateurs, des urgentistes et des gériatres vont pouvoir le consulter dans certains établissements de santé volontaires. Une initiative qui va clairement dans le sens de la coordination interprofessionnelle autour du patient !
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