Vingt-trois millions d’inscrits (sur quarante-trois millions) ne se sont pas rendus aux urnes dimanche dernier. On a cité de très nombreuses raisons à l’abstention qui, toutes, se résument à un élément simple : la politique n’est pas drôle. Les abstentionnistes n’ont pas le sens de l’humour. Ils auraient dû s’esclaffer quand les chefs de la droite, qui venaient de prendre une râclée, ont dit unanimement qu’ils n’avaient pas perdu ; ils auraient se plier de rire quand les socialistes, les écologistes et le Front de gauche se sont enfermés pour discuter d’un avenir tellement rose qu’ils ont déjà décidé quel pont ils allaient construire au fond de la Creuse, comme s’ils avaient formé un gouvernement ; ils auraient dû se tenir les côtes quand le PS, contre son propre serment, a décidé que ses électeurs devaient voter « pour battre la droite » en Languedoc-Roussillon. Ce qui se traduit en bon français par voter pour Georges Frêche, ce pelé, ce galeux pour qui Martine Aubry, il y a encore quelques jours, n’avait pas d’épithète assez méchante. Au nom de la vertu socialiste, Frêche a été ostracisé ; au nom de la realpolitik, le voilà de nouveau en odeur de sainteté. Comme disent les Anglais : « If you can’t beat them, join them ». Si vous ne pouvez pas avoir la peau de Frêche, élisez-le.
HUMEUR
Désopilant
Publié le 18/03/2010
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› RICHARD LISCIA
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2734
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