TOUTES LES MESURES prises jusqu’à présent par François Hollande et son gouvernement vont dans le sens d’une augmentation de la dépense publique. À juste titre, les socialistes sont obsédés par les élections législatives dont ils savent déjà qu’elles n’entraîneront nullement un raz-de-marée de gauche et qu’ils ne pourront gouverner ensuite qu’avec l’aide des écologistes et peut-être du Front de gauche. Le président Hollande s’attache donc, dans la période qui va jusqu’aux 10 et 17 juin, à tenir ses promesses électorales. Ces promesses tendent à introduire plus de justice sociale, à taxer plus lourdement les entreprises en bonne santé et les ménages aisés, à rétablir, au moins partiellement la retraite à soixante ans, à rejeter la TVA sociale (pour un manque gagner de quelque 7 milliards), à augmenter l’allocation de rentrée scolaire et à donner un coup de pouce au SMIC, ce qui ne fera guère l’affaire des petites et moyennes entreprises.
Les socialistes au pouvoir peuvent toujours rappeler qu’ils rétablissent un semblant d’équilibre entre pauvres et riches, il n’en est pas moins vrai qu’ils lancent un signal sur la fin de l’austérité alors que s’accumulent dans le ciel les nuages d’une crise européenne qui, avec les énormes difficultés de la Grèce et, maintenant, de l’Espagne, n’en finit pas d’abimer le moral national. Ils peuvent toujours dire que la Commission de Bruxelles s’en tient à des dogmes libéraux relevant de la pensée unique, la mise en garde que leur adresse la Cour des comptes, présidée par le socialiste Didier Migaud, n’en est pas moins sévère. M. Hollande croit pouvoir suivre une chronologie précise et imperturbable de ses actions : d’abord il gagne les législatives en apportant au peuple soulagement, apaisement et satisfaction ; ensuite il s’occupe des déficits et de la dette. Ce n’est pas vrai. Il engage déjà la France dans une voie très périlleuse. Le gouvernement de M. Sarkozy a procédé à au moins deux grandes réformes, parmi d’autres. La première, c’est celle des régimes de retraite qui ne supporte aucune atténuation. Aujourd’hui, on accorde la retraite à 60 ans à ceux qui ont travaillé 41 ans à partir de l’âge de 18 ou 19 ans. Demain, sous la pression de Jean-Luc Mélenchon et des syndicats, dont l’un a lancé un appel à voter contre M. Sarkozy, on multipliera les exceptions à la réforme. Des milliards d’euros sont en jeu et, déjà, la réforme Sarkozy, dès lors qu’elle est grevée d’amendements, n’assure plus la pérennité du régime jusqu’en 2020. En réalité, compte tenu de l’espérance de vie, chacun sait qu’on peut et doit travailler plusieurs années de plus. Et que le taux élevé de chômage ne doit pas nous inciter à augmenter le nombre des départs à la retraite si, parallèlement, nous prenons des mesures favorisant l’emploi.
Perte de recettes.
Ce qui nous amène à l’autre réfome, la création d’une TVA dite sociale. Le président Hollande a confirmé qu’il la supprimerait. Elle présentait pourtant l’avantage d’orienter la TVA vers la consommation en soulageant les entreprises créatrices d’emploi. Or que dit la Commission de Bruxelles ? Que, dans les dix années écoulées, la productivité en France a augmenté moins vite que les salaires et que les entreprises n’ont survécu qu’en rognant leurs marges en permanence, ce qui leur interdit d’investir. Tous les paramètres sont donc en place pour que désindustrialisation de notre pays se poursuive. Tandis que se multiplient les signaux de mauvaise santé économique, par exemple, la chute brutale, cette année, des mises en chantier de logements.
La meilleure façon de procéder ne consiste pas à accorder aux populations pauvres des avantages qui les soulageront dans l’immédiat mais compromettent les chances de trouver un emploi maintenant et dans les années qui viennent, parce que les PME seront prises à la gorge par un SMIC plus élevé. On dit, à droite, que l’équilibre budgétaire n’est ni de droite ni de gauche. Les socialistes rejettent l’argument d’un revers de la main. La gravité du problème mérite une réflexion plus profonde. La gauche, qui reproche à ses adversaires électoraux de souhaiter un gouvernement de cohabitation alors qu’ils le considéraient autrefois comme une catastrophe, ne s’étonnera pas de ce que de nombreux électeurs, armés de la seule arithmétique, votent en fonction de cette hypothèse.
Didier Migaud, président de la Cour des comptes, pense que l’objectif du retour à l’équilibre du budget en 2017 ne sera pas tenu
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