Les syndicats jouent la montre. Ils ont certes pu obtenir quelques avancées « métier » lors de la dernière séance de négociation (voir encadré) mais concernant le volet économique, ils souhaitent se donner un délai pour peaufiner leurs simulations avant de se rasseoir à la table des négociations, le 26 avril… entre les deux tours de l'élection présidentielle.
L’enjeu est de taille. Car, comme le rappelle Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), « à la différence des autres professionnels de santé, notre convention ne porte pas seulement sur un volume de plusieurs millions. Il s’agit en ce qui nous concerne d’une réforme structurelle, d’une modification profonde de la rémunération des pharmaciens ».
Une rémunération qu’il s’agit de sécuriser sur la durée. Certes, l’assurance-maladie devrait annoncer une enveloppe de 300 millions d’euros sur trois ans pour financer, notamment par de nouveaux honoraires, le « swap ». C’est-à-dire faire évoluer la rémunération pour atteindre 75 % d’honoraires et 25 % de marge commerciale.
Équation à trois inconnues
Mais pour l’heure, les syndicats n’ont aucune garantie que l’enveloppe dégagée par l’assurance-maladie suffira pour parer aux baisses du prix du médicament qui ne manqueront pas d’intervenir dans le futur. « Plus le swap est élevé et plus le niveau de sécurisation du contrat doit être solide, au risque de voir nos efforts anéantis et l’économie de l’officine mise à mal », revendique Philippe Gaertner. « Pour évaluer le volume de l’enveloppe nécessaire pour amortir ce changement de paradigme, nous devons résoudre une équation à trois inconnues. Car nous ignorons le montant de ces baisses tout comme leur impact sur les officines compte tenu des différentes typologies et enfin la répartition entre le régime obligatoire et le régime complémentaire reste à fixer », expose Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), affirmant que moins de 5 % des officines devraient être perdantes.
Pas de reconduction tacite
Le dossier est si complexe que les partenaires ne pourront se contenter de présenter leurs différentes simulations. Dans la perspective de baisses de prix du médicament intervenant après la convention, il faudra aussi déterminer le seuil qui déclenchera une nouvelle renégociation des accords entre syndicats et assurance-maladie. Pour les premiers, une augmentation voisine de 0 % suffirait, tandis que la seconde envisage ce taux à 1 %.
En tout état de cause, il paraît aujourd’hui peu probable que les nouveaux honoraires, notamment l’honoraire à l’ordonnance, puissent être introduits dès le 1er janvier prochain, comme le souhaitaient initialement les syndicats. Et ce en raison de contraintes technologiques. Les syndicats doivent aujourd’hui s’y résoudre. Ils n’en abandonnent pas pour autant leurs exigences. Et sont bien décidés à ne rien lâcher. Fut-ce au prix d'une prolongation des négociations. Aussi, ont-ils demandé à ce qu’en cas d’absence d’accord le 26 avril, la ministre de la Santé ne reconduise pas tacitement la convention, comme elle y est autorisée.
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