Voici la réponse que Mme Valérie Pécresse nous adresse à la suite de la mise en ligne sur lequotidiendupharmacien.fr, le 11 avril, de notre article « Masques : le cadeau empoisonné de la région Île-de-France » :
Monsieur,
J’ai été choquée à la lecture de votre article, « Masques : le cadeau empoisonné de la région Ile-de-France ». J’ai trouvé indécent de qualifier ce don de masques de « cadeau empoisonné », alors que depuis l’avis rendu par l’Académie de médecine la semaine dernière, les Français ont tous pris conscience que, dans la pandémie que nous affrontons, le port du masque pouvait sauver des vies. La région Ile-de-France a commandé 30 millions de masques et s’est engagée auprès de l’Etat à les distribuer en priorité aux soignants, aux malades et à tous ceux qui s’en occupent. Il nous est donc paru une évidence que, parmi les tiers de confiance naturels pour les distribuer figuraient en première ligne les pharmaciens. J’ai prévenu de ma démarche l’Ordre national et l’Ordre régional des pharmaciens ainsi que le ministre de la Santé et le directeur de l’ARS. Je regrette que vous n’ayez pas pris l’attache de la région pour vous donner cet éclairage. Cette opération est tout à fait compatible avec la réglementation en vigueur dans la mesure où ces masques sont un don et viennent bien en complément et non en substitution de la dotation assurée par l’Etat. Ces masques permettront donc de mieux doter encore les personnels soignants, les Covid centers et les aides à domicile mais aussi de donner des masques aux malades qui font l’objet d’une prescription médicale. Sachez que la région Ile-de-France a reçu de très nombreux témoignages de pharmaciens accueillant très favorablement cette initiative et remerciant la région, bien loin de l’embarras général que vous semblez indiquer.
La région Ile-de-France, comme vous le savez, a été autorisée à commander des masques depuis la levée de la réquisition. Elle en a déjà reçu et distribué 6,5 millions les semaines passées en lien avec les autorités sanitaires, aux établissements de santé, aux EHPAD mais également aux professionnels de santé libéraux via le circuit de distribution des grossistes répartiteurs. Aujourd’hui, une livraison supplémentaire de masques chirurgicaux permet au conseil régional d’Ile-de-France de faire un nouveau don, que j’ai souhaité orienter vers l’ensemble des 3600 officines que compte notre région. A partir du moment où des millions de masques ont été distribués aux soignants, et que la région possède encore des masques, c’était un devoir moral d’organiser cette opération. C’est par ce que nous avons confiance dans les pharmaciens, qui représentent aujourd’hui un maillon de proximité essentiel que nous avons voulu faire ce don, car leur mission est rendue difficile par la pénurie de masques à laquelle notre pays est confronté. Beaucoup d’entre eux nous avaient lancé un appel à l’aide. Tout comme les malades à qui ils opposaient jusqu’alors l’absence de masques. Au total, ce sont donc 3,6 millions de masques qui ont été mis à la disposition des pharmacies, en complément des livraisons assurées par l’Etat.
Dans une période où il est indispensable d’additionner les efforts de chacun pour lutter ensemble contre la pandémie, je pense que les polémiques stériles n’ont pas leur place. C’est pourquoi je vous demande au titre du droit de réponse de bien vouloir porter à la connaissance de vos lecteurs ces précisions utiles.
Je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes salutations distinguées.
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