Sept pays européens, dont la France, ont démarré dimanche un essai clinique portant sur quatre traitements contre le COVID-19.
Alors qu'hier, Adhanom Ghebreyesus Tedros, directeur de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), mettait en garde contre l'utilisation de médicaments non testés dans le COVID-19 « qui peuvent susciter de faux espoirs et être plus nocifs que bénéfiques », les scientifiques européens se liguent dans la recherche de traitements.
La Belgique, le Luxembourg, le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Espagne et la France unissent leurs forces dans la lutte contre le COVID-19 et ont démarré dimanche un essai clinique incluant 3 200 patients, en milieu hospitalier, sous stricte surveillance. Baptisé Discovery, cet essai est destiné à évaluer quatre traitements expérimentaux auprès de patients atteints de formes sévères du COVID-19.
Les molécules qui seront testées sont : le remdesivir, le lopinavir en combinaison avec le ritonavir, ce dernier traitement étant associé ou non à l’interféron bêta, et l’hydroxychloroquine. Cinq modalités de traitement sont prévues : soins standards, soins standards plus remdesivir, soins standards plus lopinavir et ritonavir, soins standards plus lopinavir, ritonavir et interféron bêta, soins standards plus hydroxychloroquine. À noter que le remdesivir a déjà fait l'objet d'une recommandation par le Haut conseil de la santé publique (HCSP).
Le recrutement des patients a démarré dimanche. On compte 800 patients français hospitalisés pour une infection COVID-19 dans un service de médecine ou directement en réanimation. Cinq hôpitaux français y participent à présent (Paris-hôpital Bichat, Lille, Nantes, Strasbourg, Lyon) mais au moins une vingtaine d’autres pourraient les rejoindre afin de suivre la réalité épidémiologique de l’épidémie « avec une priorisation à l’ouverture de l’essai dans des hôpitaux sous forte pression », indique l’INSERM qui pilotera cet essai en France. L'INSERM précise que « l’attribution des modalités de traitement se fera de façon randomisée, c’est-à-dire aléatoire, mais patients et médecins sauront quel traitement est utilisé (essai ouvert). L’analyse de l’efficacité et de la sécurité du traitement sera évaluée 15 jours après l’inclusion de chaque patient ».
L’objectif est d’évaluer l’efficacité et la sécurité des quatre stratégies thérapeutiques. « La force de cet essai est son caractère "adaptatif ". Cela signifie que très rapidement les traitements expérimentaux inefficaces pourront être abandonnés et remplacés par d’autres molécules qui émergeront de la recherche. Nous pourrons donc réagir en temps réel, en cohérence avec les données scientifiques les plus récentes, afin de mettre en évidence le meilleur traitement pour nos malades », expose Florence Ader, infectiologue au CHU de Lyon, chargée du pilotage de l’essai en France.
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