Le gouvernement a donné hier le coup d'envoi du programme prioritaire de recherche (PPR) dédié à la lutte contre l'antibiorésistance. Piloté par l'INSERM et doté de 40 millions d'euros, ce programme permettra notamment de financer des projets de recherche « très ambitieux, structurants, de longue durée (3 à 6 ans) ».
Financé par le 3e programme d'investissement d'avenir, ce PPR fait suite à la feuille de route contre l'antibiorésistance lancée en 2006 (lire notre article « abonné »), qui prévoyait une meilleure surveillance du phénomène, des campagnes de sensibilisation du grand public et un encadrement accru des prescriptions d'antibiotiques. Il doit mettre en œuvre une approche combinant santé humaine, santé animale et compréhension des environnements.
Le programme va « proposer puis financer à hauteur de 1 à 3 millions d'euros des projets de recherche » portant sur un ou plusieurs des quatre axes prioritaires : contrôler et maîtriser l'usage et de la dissémination des antibiotiques ; élucider et ralentir l'émergence et la dissémination des mécanismes de résistance et des bactéries résistantes ; accélérer l'innovation des outils diagnostics, thérapeutiques et préventifs de la résistance bactérienne et proposer de nouvelles stratégies anti-infectieuses ; comprendre les paramètres anthropologiques, sociologiques et économiques qui concourent à un mésusage des antibiotiques. Le premier appel à manifestation d'intérêt (AMI) de ce PPR, « Antibiorésistance : comprendre, innover, agir », a été publié hier sur le site de l'Agence nationale pour la recherche (ANR) et est ouvert jusqu'au 31 mars prochain.
Le PPR prévoit également de financer « le développement et la création de plateformes, réseaux et observatoires dédiés à l'antibiorésistance », ainsi que « l'animation du réseau de recherche national et la coordination d'un réseau de recherche sur l'antibiorésistance pour les pays aux ressources limitées », précise Évelyne Jouvin-Marche, coordinatrice scientifique du programme, dans le magazine de l'INSERM daté de décembre. Malgré un recul notable de la consommation d'antibiotiques, la France reste parmi les pays européens les plus consommateurs. Bien que la mortalité due à l'antibiorésistance semble difficile à évaluer, l'enjeu est crucial face à l'épuisement des options thérapeutiques et la menace qu'elle fait peser sur la santé humaine et animale.
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