Alors que nous entamons une redéfinition de la profession de pharmacien, transposons ce qu’écrit la philosophe française Chantal Delsol au sujet du fait d’être français, à la profession de pharmacien.
Être pharmacien c’est par affection pour la pharmacie, tâcher de comprendre les ressorts des maladies qui nous minent, oser en dévoiler les symptômes, avoir le courage de désacraliser nos certitudes qui nous entraînent par le fond.
C’est aimer suffisamment la pharmacie pour vouloir la redéfinir, lui proposer d’autres piliers et d’autres rêves. Le désarroi des pharmaciens peut se muer en volonté nouvelle : c’est un défi aujourd’hui que d’être pharmacien. Car cela consiste à comprendre que la pharmacie n’est plus une sinécure, un hôtel 5 étoiles au jeu du Monopoly, un modèle par nature. Elle ne peut plus se reposer sur ses lauriers fanés. Il lui faut s’exposer pour survivre à elle-même. Nous sommes un peuple heureux que la fortune a comblé. Longtemps nous nous sommes crus immortels presque par nature, en tout cas par l’ampleur de l’histoire qui nous enracine dans nos mortiers. Mais l’histoire ne produit pas de miracle. Il nous faudra comme toutes les professions nous battre contre nous-mêmes (nos habitudes, nos erreurs). Être pharmacien peut signifier ainsi une fin autant qu’un recommencement.
Celui-ci exige lucidité. J’ai honte de ces syndicats et Ordre qui cherchent à cacher notre diminution afin de faire vivre les pharmaciens dans un contentement artificiel. Quelques pharmaciens ressentent cet étonnement et cette diminution, nos gouvernants les renvoient à leurs affaires.
Il nous faut redessiner sans les perdre les référents qui nous ont construits. Être pharmacien c’est avoir besoin de ce courage-là.
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