Le Quotidien du pharmacien. Comment se portent Astera et ses filiales ?
Alain Bertheuil.- Astera va bien. Notamment parce que nous ne développons que des services utiles aux pharmaciens. L’objectif de notre coopérative, dont ils sont actionnaires, est de leur apporter le meilleur service. En pratique, lorsque nous envisageons un développement, nous nous posons toujours la question : « peut-on apporter une plus-value à nos pharmaciens sociétaires ? » Si c’est le cas, nous y allons, sinon, nous ne nous engageons pas. Voilà comment, au fil des ans nous avons développé les différents services et filiales. Historiquement, dans les années 1970, les pharmaciens ont eu besoin d’informatique, on s’y est investi, puis de MAD, etc. Marche par marche, Astera s’est ainsi construit.
Du côté des Pharmaciens Associés, vous faites un gros effort sur la formation. Est-elle, selon vous, l’un des principaux garants de l’indépendance professionnelle du pharmacien ?
Pour moi, c’est un axe fort de notre développement. Même si nous avons reçu un mauvais signal au travers de la loi de santé qui prévoit un DPC tous les trois ans… Le pharmacien a deux casquettes, celle de professionnel de santé et l’autre de chef d’entreprise. Il est d’abord l’expert du médicament, et cela ne doit pas changer. D’autant que les patients sont de plus en plus informés en matière de santé. Il faut donc que le pharmacien soit le plus compétent possible. Voilà pourquoi la formation est à mes yeux essentielle. Et pourquoi nous y sommes très investis. Mais nous n’oublions pas pour autant l’autre casquette. C’est la grande force de notre coopérative d’avoir les moyens économiques et professionnels d’apporter toutes les aides (connaissances et personnels à l’officine) nécessaires à la mise en place dans les pharmacies d’une politique marketing efficace. C’est en adhérant, il y a quelques années, à la Fédération du commerce coopératif et associé (FCA) que nous avons pris conscience de ce que pouvaient nous apporter les autres réseaux de distribution dans ce domaine. La pharmacie a 20 ans de décalage avec les autres commerces. C’est tout l’avantage d’être à la FCA que de nous permettre de combler nos lacunes en matière de marketing et de merchandising.
Récemment, nous avons regroupé toutes nos activités de formation dans une filiale baptisée Cerp Rouen Formation, au sein de laquelle l’activité e-learning occupe une place prépondérante.
Après la certification, la chaîne du froid, la mesure de la satisfaction client, l’e-ordonnance, quels seront les prochains chantiers d’Astera ?
Du côté des Pharmaciens Associés, il y a le lancement très prochain d’un site Internet grand public. Nous avons voulu créer un site pédagogique et éducatif pour les patients. Nous ne voulions pas d’un site marchand. Ce site est destiné, par la qualité des informations diffusées, à appuyer le rôle de professionnel de santé du pharmacien. On le sait, Internet peut donner le meilleur comme le pire, voilà pourquoi nous avons voulu valider et sécuriser la fourniture d’information santé aux clients avec la caution de leur pharmacien.
Par ailleurs, nous allons pousser encore le développement du maintien à domicile au travers des offres proposées par Oxypharm.
La répartition pharmaceutique se porte mal, et ses marges s’effritent. Quelles solutions mettez-vous en œuvre pour préserver à la fois le niveau de qualité des services rendus aux pharmaciens et la rentabilité de l’entreprise ?
Ce qui est devenu choquant, c’est que la répartition ne vit plus de son métier de base. La distribution de médicaments ne rapporte quasiment plus rien. Chez Cerp Rouen, nous avons fait des efforts qui sont heureusement passés sans douleur. L’an passé nous avons en effet réduit de 3 à 2 le nombre des livraisons quotidiennes. Notez que, dans l’univers de la répartition, nous avons été le dernier acteur à appliquer cette restriction guidée par la contrainte économique. C’est d’autant mieux passé que nous avions développé en amont de nombreux outils dédiés à la qualité de services. C’est ainsi que, aujourd’hui, nous affichons un taux d’erreur lors de la préparation de commande de seulement 0,07 pour 1000 ! Ce qui fait par exemple gagner du temps en retour de produits. C’est ce type de démarche qui nous permet de rester compétitifs. La répartition c’est un réglage au millimètre près sur les procédures et les services. La modernisation de l’outil de répartition vise depuis plusieurs années un objectif essentiel : limiter tous les coûts inutiles sans nuire à la qualité du service rendu.
Dans ce contexte, quels sont, selon vous, les atouts qui rendent votre groupe compétitif ?
Dans ce groupe, qui atteint l’âge respectable de 96 ans, nous avons à cœur de tenir nos engagements. Une politique qui peut, parfois, nous coûter des parts de marché, mais qui, sur le long terme, nous rapporte plutôt. L’autre atout, c’est que notre offre diversifiée vise avant tout à faciliter la vie du pharmacien. Nous ne sommes ni les meilleurs, ni les moins chers dans tout. Mais globalement, oui. Avec nous, le pharmacien gagne du temps car il n’a pas besoin d’aller chercher chez trois ou quatre fournisseurs pour s’équiper en informatique ou en MAD. Il peut foncer et disposer de ce temps gagné qu’il mettra à profit pour être face au patient, plutôt que dans son bureau à traquer la meilleure offre… L’autre atout d’Astera, c’est la proximité. Une proximité de cœur, intellectuelle et d’intérêt. L’ensemble du conseil d’administration, y compris moi-même, est composé de pharmaciens d’officine en activité. C’est le principe de base de la coopérative. Cette proximité d’intérêt est toujours gagnante dans notre entreprise commune avec les pharmaciens.
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