Signature historique entre les syndicats et l’assurance-maladie

Feu vert pour la téléconsultation à l'officine

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Publié le 10/12/2018

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Après les médecins, les pharmaciens sont la deuxième profession de santé à conclure avec l’assurance-maladie, un accord portant sur la téléconsultation. Une avancée qui s'inscrit dans la logique des évolutions du métier et des besoins de la population.

téléconsultation
Crédit photo : DR

Avec la téléconsultation, l’officine s’inscrit définitivement dans le paysage en tant qu’espace de santé, et son titulaire en tant que professionnel de santé de premier recours. Les pharmaciens sont désormais officiellement autorisés à contribuer à la réalisation d’actes de téléconsultation et même à accompagner le patient lorsque celui-ci en fera la demande, prévoit l’avenant 15 à la convention pharmaceutique, signé le 6 décembre par Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) et Nicolas Revel, directeur général de l’Assurance-maladie et président de l’Union nationale des caisses d'assurance maladie (UNCAM).

Le texte définit les conditions dans lesquelles la téléconsultation doit être réalisée au sein du parcours de soins, dans l’espace de confidentialité de l’officine, en lien avec des médecins de proximité, y compris avec l’hôpital. L'avenant 15 fixe également la rémunération du pharmacien sous forme de ROSP (1) : 200 euros jusqu’à vingt consultations annuelles, 300 euros jusqu’à trente, et 400 euros au-delà. « Une clause de revoyure » permettra cependant aux officines qui comptabilisent plus de 50 téléconsultations par an de voir leur rémunération revalorisée. À condition toutefois qu’un nombre significatif d’officines soient concernées.

Les pharmaciens recevront également de l’Assurance-maladie une aide forfaitaire de 1 225 euros la première année, puis de 350 euros les années suivantes (2), pour s’équiper de la vidéotransmission sécurisée, abonnement ADSL compris, et a minima d’un stéthoscope connecté, d’un otoscope connecté, ainsi que d’un oxymètre et d’un tensiomètre.

Des bilans de médication à distance

Gilles Bonnefond, président de l’USPO, estime que cette nouvelle avancée s’inscrit « dans la suite logique de l’avenant n° 11 à la convention pharmaceutique signé il y a dix-huit mois, qui transforme clairement le métier de pharmacien. La profession qui voit son mode de rémunération évoluer est aujourd’hui dans l’accompagnement des personnes fragiles, dans le déploiement de services, et la téléconsultation fait indéniablement partie de cette palette qui valorise nos compétences ».

S’il regrette que les conditions particulières à l’Outre-Mer, notamment le coût de la vie, n'aient pas été retenues dans les négociations avec l’assurance-maladie dans le volet rémunération, Philippe Gaertner, président de la FSPF, est particulièrement satisfait d’avoir obtenu que les accompagnements pharmaceutiques (bilan de médication…) puissent être réalisés par vidéotransmission, avec l’accord du patient et sous réserve d’une évolution législative.

(1) Versée au plus tard en mars de l’année suivante.
(2) Moyennant une déclaration en ligne la première année et les deux années suivantes, et la réalisation d’une seule téléconsultation au cours des autres années.

Marie Bonte