« Le mouvement continue, au moins pour cette semaine. Et il pourrait s’élargir », explique Thierry Guillaume, président du syndicat FSPF de Gironde. Représentant 2/3 des pharmaciens du département, son syndicat a battu le rappel de ses troupes, le 9 avril, pour engager une grève des gardes.
Déclencheur de ce mouvement, la réduction de la Rémunération sur objectifs de santé publique sur les génériques (ROSP). « La récupération d’une partie de la ROSP 2019, revient à nous faire perdre le fruit du travail mené, par exemple, sur la substitution de la rosuvastatine, explique Thierry Guillaume. C’est une façon punir les bons élèves. Les pharmaciens ont beaucoup donné au comptoir pour les génériques, la carte Vitale… et là, cela revient à sanctionner ceux qui travaillent bien. »
Mais le mouvement girondin a aussi trois autres objectifs. Il entend d’abord adresser un message de défense professionnelle vers le grand public, pour le maintien du monopole (suite au rapport de l’Autorité de la concurrence), seul capable d’apporter la sécurité que les patients attendent.
Pétition contre les ruptures de stock
Son deuxième message concerne les médicaments manquants : « Les ruptures de stocks sont anxiogènes pour les patients, précise le président de la Chambre syndicale de Gironde. C’est pourquoi nous demandons aux pouvoirs publics de se saisir du dossier, d’expliquer les raisons de ces ruptures (prix trop bas ?), les responsabilités, car l’information ne passe pas, favorise le développement de fantasmes et met à mal la confiance dans le pharmacien. » Une pétition sur ce thème a été lancée lundi. Elle sera signée, au comptoir exclusivement, par les patients girondins.
Enfin, les pharmaciens girondins veulent attirer l’attention sur les retours d’hospitalisation : « Lors des sorties, on ne demande jamais au patient l’officine de son choix, on l’oriente parfois vers des prestataires, s’indigne Thierry Guillaume. Nous avons dénoncé ce phénomène à de nombreuses reprises, y compris auprès du président de la République, et nous n’avons aucune réponse. On veut nous donner des leçons sur la libre concurrence, alors qu’en sortie d’hospitalisation le libre choix de l’officine est bafoué ! »
Le mouvement engagé en Gironde pourrait s’étendre à d’autres départements selon des modalités à définir localement : grèves des gardes, refus de recevoir les délégués de la CPAM, refus de créer des DMP… En attendant, Philippe Besset, président de la FSPF, a demandé à être reçu par la ministre de la Santé.
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