L’UMP, pour le moment, se contente de constater que sa popularité est la plus grande, même si elle a perdu deux points dans les sondages et retombe à 26 %, soit un quart de l’électorat, ce qui ne constitue pas, à proprement parler, une adhésion suffisante des Français pour qu’elle puisse poursuivre ses réformes tambour battant ; le PS, qui serait à 19 %, perd des électeurs ; le MoDem, en revanche, en gagne, à 14 % ; l’extrême gauche paie ses divisions, mais l’ensemble du vote d’extrême gauche représente une forte minorité de 12 à 13 % ; les écologistes dépassent la barre des 10 %. L’électorat semble donc se reporter sur les partis qui n’ont jamais gouverné. Il le fait en ordre dispersé, en affaiblissant la droite et la gauche parlementaires et sans apporter à la contestation la force décisive qui changerait l’Assemblée en 2012.
L’intérêt pour la campagne est à son plus bas niveau. Elle manque d’enthousiasme dans tous les partis, y compris le MoDem. On a l’impression d’assister à un théâtre d’ombres où aucun acteur ne se distingue vraiment, n’apporte une parole qui soulève la passion, ne croit lui-même à l’importance des enjeux européens.
Opération réconciliation.
Le PS s’est livré la semaine dernière à une opération réconciliation entre Martine Aubry et Ségolène Royal qui a impressionné les plus sceptiques des socialistes, par exemple Pierre Moscovici, pour qui le désastre du Congrès de Rennes est réparé. Ni Ségolène ni Martine n’ont été avares de compliments réciproques et il faudrait de la mauvaise foi pour s’en tenir aux jugements sévères qu’elles prononçaient naguère l’une sur l’autre, pour ne pas admettre qu’elles puissent évoluer, comprendre le danger que présente leur querelle et vouloir remettre le parti en ordre de bataille. Car, comment se réconcilier sinon en tournant la page ?
Nous souhaitons donc nous montrer sensibles à la liturgie de Rezé, lieu historique de la réunification du PS, tout en demandant aux deux grandes dames du PS les éléments de politique générale sur lesquels elles sont tombées d’accord pour enfin tomber dans les bras l’une de l’autre. Le programme unifié de gouvernement du parti socialiste n’est toujours pas écrit. Ségolène Royal n’a pas renoncé à être de nouveau en 2012 la candidate du PS à l’élection présidentielle, unique objet de son action. Martine Aubry, dont le comeback est impressionnant et la cote de popularité en hausse, ce qui n’est pas le cas de Mme Royal, s’inscrit plutôt dans l’effort d’unification et dans le calendrier, les élections européennes avant les régionales, avant la présidentielle, et avant les législatives.
Mme Aubry a réussi à écarter Bertrand Delanoë, puis Ségolène Royal, puis a coopté Benoît Hamon avec une grande habileté. Loin de la remercier d’avoir imposé son autorité (il faut toujours un chef), les militants l’ont critiquée à cause de son manque de ferveur dans la campagne des européennes. Son rapprochement avec Mme Royal répond à cette critique. Mais en même temps, elle perd naturellement un peu de son pouvoir ; demain, elle devra donner des gages à sa rivale et nouvelle amie, sans doute sous la forme de sièges au bureau national. Elle a montré ses muscles à Rennes et après, elle s’est heurtée à un problème tout bête, qu’elle avait contourné pendant plusieurs mois : Ségolène représente la moitié des militants.
Bref, nous ne croyons pas, avec la meilleure volonté du monde, que les querelles de personnes soient enterrées au PS ; nous ne croyons pas que Laurent Fabius, Benoît Hamon et d’autres accepteront que Ségolène soit candidate en 2012. Rien n’est vraiment réglé.
Sinistre solitude.
L’UMP ne se porte pas mieux, qui fait bloc avec le président dans une sinistre solitude. Un noyau dur d’électeurs, ceux qui croient encore à la réforme, à la revalorisation du travail ou qui refusent les hausses d’impôt, ou encore ceux qui craignent, en ces temps de crise, que le changement de majorité n’entraîne de dommageables bouleversements (la France peut-elle changer de politique tous les cinq ans ?) assurera à l’UMP sa suprématie. Mais le diable est dans le MoDem, cette droite qui dérive à gauche, hait le sarkozysme et n’envisage de se hisser au pouvoir qu’en s’ouvrant au centre gauche, compris comme le plus large possible. L’espoir de l’UMP, c’est que, en réalité, François Bayrou lui aussi est seul. Parce que le PS le rejettera tant que Ségolène ne se sera pas emparée de son parti. Parce que M. Bayrou est perçu pour ce qu’il est, un homme au service de son triomphe personnel, capable d’imaginer n’importe quelle configuration d’alliances pourvu qu’il entre à l’Élysée. Du coup, il est presque aussi souvent attaqué que Sarkozy. La vie politique en France n’avance que par les anti. On est contre tout et tout le monde. On n’est pour rien ni personne.
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