TITULAIRE à Grenoble, Jean-Luc Fournival s’est lancé à fond dans la PDA il y a trois ans. Il a misé sur l’exigence et sur la haute technologie pour mener à bien cette mission et a investi plus de 500 000 euros. « Le pharmacien se doit d’être toujours dans l’excellence, car il ne faut pas perdre de vue la sécurité du patient, qui est indispensable », estime-t-il. Dans son officine, il a aménagé un local aux normes et investi dans des machines très sophistiquées. Il s’occupe désormais de la PDA pour 1 000 lits. Il a passé un an et demi à écrire des process, à les contrôler et à les valider, avant de les déposer à l’agence régionale de santé. Chaque boîte est calibrée avec toutes les informations nécessaires (nom du patient, de la maison de retraite, numéro de chambre, numéro de lot, etc.) et tout est tracé du début à la fin. Le traitement est ensuite emballé sous vide avec les éléments qui n’entrent pas dans un pilulier (sachets, gouttes…), afin d’éviter que les médicaments à donner au patient ne soient dissociés. La photo du patient est apposée sur la boîte, afin que l’infirmière puisse être sûre de l’identité de la personne lorsqu’elle administre le traitement. Tout est scanné et enregistré et l’infirmière doit confirmer la délivrance, ce qui permet d’atteindre un taux d’erreur très faible, de l’ordre de 2 pour mille. Le pharmacien a même investi dans une nouvelle machine qui photographie toutes les fabrications, reconnaît les comprimés selon leur forme, couleur ou taille et fait un lien avec l’ordonnance. Tout est photographié, archivé et remis à la maison de retraite.
Chaque année, Jean-Luc Fournival recense toutes les erreurs qui ont pu être observées afin d’améliorer encore ses process. Il envisage de s’en servir pour se faire labelliser. « Pour moi, le pharmacien qui fait de la PDA doit être pharmacien référent, estime-t-il. Il doit prendre en charge l’intégralité de la traçabilité dans la maison de retraite, la gestion du stock, la maîtrise des coûts de santé, etc. Il doit prouver que le système de sécurisation est de très haut niveau et permet des économies. » Jean-Luc Fournival souhaite que l’autorisation d’externaliser la fabrication soit octroyée aux pharmaciens. « La surface des pharmacies est en moyenne de 60 à 80 m2, ce qui est insuffisant si on veut mettre en place des locaux avec des machines de haute technologie », pointe-t-il. Il plaide également pour un droit de rétrocession, afin que les pharmaciens qui veulent se spécialiser dans la PDA puissent livrer des commandes à leurs confrères, moyennant rémunération.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion