LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN. – La législation sur les plantes a récemment évolué : dans quel sens et avec quelles conséquences pour le conseil en pharmacie ?
Hélène de Vecchy. – La nouvelle réglementation connue comme étant l’arrêté « plantes » du 24 juin 2014** a élargi le nombre d’espèces pouvant entrer dans la composition des compléments alimentaires à environ 500 plantes. Le grand changement porte sur les obligations quant à la qualité des ingrédients et leur sécurité car les exploitants de ces plantes doivent pouvoir en faire la preuve devant les autorités. Pour le pharmacien, c’est bien sûr un gage d’assurance indéniable pour les produits à base de plantes qu’il peut conseiller.
Entre les différentes formes et statuts que peuvent adopter les plantes à l’officine, comment le pharmacien peut-il établir un conseil fiable ?
À l’officine, les plantes ne posent pas de problème majeur. La plupart d’entre elles ne peuvent répondre qu’à deux cadres réglementaires, celui qui relève des compléments alimentaires et celui qui est propre aux médicaments et qui s’applique aux produits avec AMM (complexes, tisanes…) ainsi qu’aux préparations magistrales et officinales. La seule complication qui peut se présenter est liée au vocabulaire utilisé pour décrire les allégations et les indications d’une même plante. L’exemple type est celui des plantes impliquées dans la problématique de la circulation veineuse. D’un côté nous avons une classe thérapeutique, celle des médicaments veinotoniques, qui possède des indications précises traduites par des termes comme « jambes lourdes » ou « mauvaise circulation veineuse ». D’un autre côté, les allégations de la vigne rouge sous forme de complément alimentaire se traduisent par un vocabulaire assez proche : « jambes légères », « maintien d’une bonne circulation » ou « confort veineux ». Cela peut être source de confusion entre médicaments de phytothérapie et compléments alimentaires, sans grandes conséquences, cependant, puisque l’arrêté de juin 2014 assure à ces derniers un haut niveau de qualité et de sécurité.
N’existe-t-il pas des doses permettant de distinguer médicament et complément alimentaire dans le champ de la phytothérapie ?
Il n’y a pas à proprement parler d’effet de dose physiologique pour les plantes comme il existe des limites claires pour les vitamines et les minéraux. Si le pharmacien recherche une action thérapeutique définie, il choisira un produit avec AMM, alors qu’un complément alimentaire sera conseillé dans une optique de confort ou d’entretien de l’état physiologique. Même si le processus d’évaluation des allégations de santé concernant les plantes est stoppé depuis 2010, près de 2 000 d’entre elles ont été déposées deux ans auparavant et peuvent servir à encadrer un conseil en phytothérapie.
** Arrêté du 24 juin 2014 établissant la liste des plantes, autres que les champignons, autorisées dans les compléments alimentaires et les conditions de leur emploi.
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